FEDERATION EURO-ARMENIENNE
pour la Justice et la DĂ©mocratie
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COMMUNIQUE DE PRESSE
13 mai 2004
Contact: Talline Tachdjian
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ELECTIONS EUROPEENNES: LES TETES DE LISTES S’EXPRIMENT DEVANT LA COMMUNAUTE
ARMENIENNE
Lyon, France – Dimanche 9 Mai 2004, lors d’un meeting organisĂ© Ă l’occasion
de la JournĂ©e de l’Europe Ă la Bourse du Travail de Lyon par le ComitĂ© de
Défense de la Cause Arménienne (CDCA) et la F.R.A Tachnagtsoutioun, les
tĂȘtes de listes de la circonscription du Sud-Est de la France pour les
EuropĂ©ennes ont eu l’occasion de s’exprimer sur l’entrĂ©e de la Turquie en
Europe: étaient présents Thierry Cornillet (UDF), Gérard Benhamias (Verts),
Patrick Louis (UPF). Le débat était animé par Frédéric Bourgade, journaliste
Ă France Inter, avec la participation de Franck Bianchieri du Think Tank
Europe 2002 et Hilda Tchoboian, de la Fédération Euro-Arménienne.
Absents en raison du lancement de la campagne Ă©lectorale de leur parti,
Françoise GrossetĂȘte (UMP) et Michel Rocard (PS) se sont exprimĂ©s par des
interviews filmées.
Franck Bianchieri a tĂ©moignĂ© de la prĂ©occupation et de l’opposition
grandissantes Ă l’adhĂ©sion de la Turquie, constatĂ©e lors des dĂ©bats qu’il a
animés dans 100 villes européennes.
Devant un auditoire attentif de plus de mille personnes, Thierry Cornillet
et Patrick Louis ont exposĂ© leur opposition formelle Ă l’adhĂ©sion turque,
pour des raisons géographiques, culturelles et démographiques, promettant de
poursuivre cette politique lorsqu’ils seraient Ă©lus au Parlement europĂ©en.
De mĂȘme, Françoise GrossetĂȘte, dont le parti a fait un revirement
spectaculaire depuis peu sur la question, a préconisé un statut de
partenariat privilégié pour la Turquie. A gauche, Gérard Benhamias, du parti
des Verts, a rappelĂ© qu’il fallait intĂ©grer la Turquie rapidement, et faire
confiance aux dĂ©mocrates turcs pour l’amĂ©lioration de la situation des
Droits de l’Homme, ainsi que la reconnaissance du gĂ©nocide qui serait le
résultat de la démocratisation du pays.
Pour sa part, Michel Rocard, a soulignĂ© l’importance stratĂ©gique de l’
adhésion turque, en raison des liens ethniques et culturels de la Turquie
avec les pays turcophones d’Asie Centrale dont les rĂ©serves pĂ©troliĂšres ne
sauraient laisser l’Europe indiffĂ©rente ; selon lui, la reconnaissance du
génocide des Arméniens viendrait naturellement lorsque la Turquie se
sentirait « ridicule» pour son négationnisme.
Hilda Tchoboian a rappelĂ© que c’est Ă l’occasion de l’examen de la
candidature de la Turquie que le Parlement europĂ©en a commencĂ© depuis 2000 Ă
considĂ©rer, sous l’impulsion de la FĂ©dĂ©ration EuroâArmĂ©nienne, les questions
du génocide et du blocus. Rappelant les rapports Morillon et Lamassoure,
elle a dénoncé les incohérences entre les déclarations des partis opposés
Ă l’adhĂ©sion turque et leur refus de dire la vĂ©ritĂ© Ă la Turquie dans les
rapports annuels du Parlement Européen.
Pour les positions de la Gauche, Hilda Tchoboian a dĂ©menti l’exemplaritĂ© de
l’adhĂ©sion de la Turquie pour le monde musulman, en raison des relations
conflictuelles qui régissent le rapport de ce pays avec ses voisins arabes.
Elle a Ă©galement dĂ©noncĂ© l’argument de la laĂŻcitĂ©, fondĂ©e en Turquie non sur
la pluralitĂ©, et la sĂ©paration de la religion et de l’Ă©tat, mais sur la
protection par l’Ă©tat turc de la religion musulmane devenue majoritaire
aprĂšs l’extermination des citoyens non musulmans.
« Si elle n’impose pas ses valeurs Ă la Turquie comme condition prĂ©alable Ă
son adhĂ©sion, l’Europe sera forcĂ©ment amenĂ©e Ă intĂ©grer les valeurs
négationnistes de la Turquie, et donner libre cours aux négationnismes des
autres gĂ©nocides » a affirmĂ© la PrĂ©sidente de la FĂ©dĂ©ration EuroâArmĂ©nienne.
Elle a soulignĂ© qu’au delĂ d’une reconnaissance formelle, l’Europe doit
rendre possible les réparations du génocide, permettant notamment à la
Turquie de donner Ă l’ArmĂ©nie et au peuple armĂ©nien les garanties de sa
sécurité.
« La Turquie doit promettre de renoncer à sa politique agressive vis à vis
de l’ArmĂ©nie ; cette politique n’est pas le fait d’un rĂ©gime, mais dĂ©coule d
‘une doctrine d’Ă©tat qui se poursuit aussi bien sous les rĂ©gimes militaires
ou civiles, que sous celui des Islamistes » a conclu Hilda Tchoboian.
Avant un concert du groupe Bratch, en faisant la synthÚse du débat, Georges
Kepenekian a déclaré que les Arméniens resteraient vigilants, et ne
donneraient pas de carte blanche aux partis dont les actions futures
resteront au centre de l’attention des citoyens europĂ©ens.
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