Libération
20 mai 2004
CINEMA
Potes belges;
Cannes 2004. Hors compétition. Docu belge sur un trio sympathique de
Pieds Nickelés du cinéma.
par DOUHAIRE Samuel
On trouve de tout dans la section “Cannes Classics”. Des
documentaires sur des figures aussi éminentes qu’Henri Langlois, le
père de la Cinémathèque française, Serguei Parajdanov, le prophète
visionnaire du cinéma arménien, ou Glauber Rocha, le gourou du cinema
novo brésilien.
Mais aussi un vibrant hommage à trois Pieds nickelés du cinéma
wallon, présentés avec beaucoup de sympathie dans un documentaire de
Frédéric Sojcher, cinéaste lui-même belge d’une trentaine d’années.
Jean-Jacques Rousseau (sic), l’homme masqué, Jacques Hardy et Max
Naveaux sont des “cinéastes à tout prix”, animés d’une foi enfantine
dans le cinéma, malgré ou peut-être grâce à l’indigence des moyens
dont ils ne disposent pas.
Ils tournent dans leur jardin et montent dans leur garage des nanars
invraisemblables interprétés bénévolement par leurs proches. Et comme
le dit Jean-Jacques Rousseau, le plus allumé des trois, proche de
l’entarteur Noël Godin et de la désormais star Benoît Poelvoorde :
“J’aimerais bien que Steven Spielberg échange ses budgets avec les
miens. Il ne ferait pas aussi bien.” Cinéastes à tout prix devrait
être diffusé avant la fin de l’année sur les chaînes câblées de Ciné
Cinéma. Avec, on l’espère, quelques perles de ces trois Ed Wood
belges.
Cinéastes à tout prix, documentaire de Frédéric Sojcher (Belgique), 1
h 06.