La Nouvelle République du Centre Ouest
22 juillet 2004
Les demandeurs d’asile continuent à affluer à Tours;
Alors que six familles de demandeurs d’asile sont actuellement logées
par la Ddass (Direction départementale des affaires sanitaires et
sociales) dans un hôtel de Tours-Nord, l’association Chrétiens
migrants tire à nouveau la sonnette d’alarme sur le sort de ces
immigrés qui n’ont qui plus est pas un sou pour se nourrir.
« On accueille les étrangers d’une façon qui est indigne pour la
France », tempête Jean Desalme, président de Chrétiens migrants. On
se souvient de la polémique qui avait suivi l’arrivée massive de
Kosovars au mois d’avril, et des difficultés rencontrées par les
associations pour loger toutes ces familles démunies.
À l’époque, les associations soulignaient les incohérences du droit
d’asile tel qu’il est appliqué. Dans l’attente de la réponse des
autorités à la demande d’accueil, les étrangers sont autorisés à
rester en France. C’est ici que le hic se situe : l’État laisse alors
aux associations caritatives le soin de se charger d’une situation
qu’il a lui même créé, sans les aider à hauteur de leur tche.
Le problème se pose à nouveau. Leur dossier étant en suspens, six
familles de demandeurs d’asile logent à l’hôtel Liberté (Tours-Nord),
aux frais de la Ddass. 7 Tchétchènes, 7 Arméniens, 4 Ghanéens et 9
Kosovars se partagent six chambres. Oui, mais ils n’ont rien pour se
nourrir, et Chrétiens migrants n’a pas les moyens de subvenir à tous
leurs besoins.
L’occasion pour l’association de souligner à nouveau le « manque
d’adaptation des dispositifs d’accueil à Tours », qui avait fait
l’objet d’un débat dans nos colonnes du 12 mai dernier.
« Soit on accueille bien ces gens en attendant de leur donner une
réponse, soit on les renvoie tout de suite, s’écrie Jean Desalme. Les
demandeurs d’asile vivent très mal d’être assimilés à des SDF. »
Édouard, lui, mis en danger par ses origines arméniennes, s’est exilé
d’Azerbaïdjan puis de Russie. En France depuis 2000, il vient de se
voir signifier le refus de sa demande d’asile politique, et donc,
l’interdiction de rester sur le territoire.
Pour les six familles, l’avenir n’est pas plus rose : entre 5 et 10 %
seulement des requêtes sont acceptées par les autorités publiques.
– Chrétiens migrants (4, allée de Luynes à Tours, derrière le centre
de vie du Sanitas) fait un appel à la générosité publique pour
nourrir ces six familles. Produits alimentaires non périssables et
produits d’hygiène sont les bienvenus.Appeler au 02.47.61.69.56 le 28
juillet, ou les 4 et 11 août.
GRAPHIQUE: Image: L’abattement se lit sur les visages des demandeurs
d’asile. Ils savent qu’entre 90 et 95 % des requêtes sont refusées. À
droite, les jours d’Édouard en France sont comptés.