L’Humanité
26 août 2004
Le dernier champion olympique connu s’appelle Varakadis.
Prince arménien d’origine perse, il triomphe au pugilat en l’an 369
de notre ère. À l’époque, les « olympionike » originaires de Grèce ne
représentent plus que 10 % du total tandis que les athlètes d’Asie
mineure trustent 60 % des couronnes d’olivier.
Les Jeux avaient connu leur première internationalisation, au IVe
siècle avant Jésus-Christ, après les conquêtes d’Alexandre le Grand.
L’événement se « mondialise » un peu plus avec la conquête de la
Grèce par l’Empire romain (- 146). Mais, manipulés ou ignorés par
Rome, gangrenés par le professionnalisme, les jeux Olympiques ne sont
plus que l’ombre d’eux-mêmes. Le coup de grce est porté par Théodose
Ier, dit le Grand. En 393, l’empereur romain converti au
christianisme publie un édit supprimant les jeux Olympiques,
manifestation païenne, sur les conseils, semble-t-il d’Ambroise,
évêque de Milan. La thèse est aujourd’hui encore discutée par des
historiens.
Toujoursest-ilqu’après1168anset 293 olympiades, les Jeux sont morts.
En 395, Alaric et les Goths ravagent Olympie. La statue de Zeus,
l’une des sept merveilles du monde, est transportée à Constantinople
où elle disparaît dans un incendie. Cinq ans plus tard, l’atelier de
son créateur, le sculpteur Phidias (IVe siècle avant Jésus-Christ)
est transformé en église.
Épitaphe de Palladas, poète grec (IVe siècle) :
« J’ai vu Hercule en rêve.
Ah ! lui dis-je, déchus
Tes honneurs…
Peuh ! dit-il. Apprends que même un dieu
S’arrange comme il peut en ces siècles fichus. »
C.D.