Mamere, pour l’adhesion de la Turquie, vilipende la classe politique

Agence France Presse
14 octobre 2004 jeudi

Mamere, pour l’adhesion de la Turquie, vilipende la classe politique

PARIS 14 oct 2004

Le député Vert de Gironde Noël Mamère a défendu jeudi à l’Assemblée
l’adhésion de la Turquie à l’UE en vilipendant ceux qui veulent
“instrumentaliser une religion pour des nécessités de politique
intérieure, d’arrangement entre partis ou au sein des partis”.

Dans les couloirs de l’Assemblée avant qu’il ne prenne la parole dans
l’hémicycle dans le cadre du débat sur la candidature de la Turquie à
l’UE, M. Mamère a estimé que les réticences de la classe politique à
cette adhésion étaient “l’expression des peurs de notre pays” et
traduisaient “la tendance des hommes politiques aujourd’hui à surfer
sur l’opinion”.

“Je trouve qu’on est en train d’instrumentaliser une religion pour
des nécessités de politique intérieure, d’arrangement entre partis ou
au sein des partis”, a-t-il dit.

Il a relevé en outre qu’il “n’entendait pas les hommes politiques
crier, pleurer” contre des pays comme “l’Irlande ou le Portugal qui
condamnent toujours l’avortement”. “C’est sans doute parce qu’ils
sont blancs, d’éducation judéo-chrétienne et qu’ils font partie du
club”, a-t-il dit.

Défendant la position des Verts, M. Mamère a fait valoir que la
Turquie était “déjà dans l’Europe”. “Son histoire la conduit à nous
rejoindre et si nous voulons défendre un modèle d’une Europe
multiculturelle ouverte sur son Sud et la Méditerranée, d’une Europe
qui favorise la démocratisation de l’islam, la démocratisation d’un
certain nombre de pays (…) nous avons besoin de la Turquie pour
renforcer l’Europe”.

Pour autant, il a estimé que ce pays devait “faire des efforts”,
notamment sur la “question des minorités kurdes, le génocide
arménien, les prisonniers politiques”.