Agence France Presse
14 novembre 2004 dimanche 4:35 PM GMT

Des députés UMP marseillais pour un geste d’Ankara sur le génocide arménien

MARSEILLE 14 nov 2004

Des députés UMP de Marseille ont souhaité dimanche, lors d’un
déjeuner privé avec le président Jacques Chirac, que “la Turquie
fasse un geste de reconnaissance du génocide arménien” avant des
négociations sur son entrée dans l’UE, a indiqué à l’AFP le maire UMP
de Marseille Jean-Claude Gaudin.

L’entrée de la Turquie dans l’UE et la Constitution européenne ont
notamment été évoquées au cours de ce déjeuner, au domicile de M.
Gaudin, a précisé le maire. A propos de la question arménienne, le
chef de l’Etat “a dit que la Turquie essaie d’avoir de meilleures
relations diplomatiques avec l’Arménie”, a indiqué M. Gaudin.

Marseille compte la deuxième communauté arménienne de France après
Paris, avec 80.000 membres.

Au même moment à Marseille, la police évacuait une vingtaine de
militants de la cause arménienne aux abords de la bibliothèque
marseillaise de l’Alcazar, que devait inaugurer M. Chirac. Selon la
police, ces militants reprochant au président de la République sa
position sur l’entrée de la Turquie dans l’UE, scandaient “Chirac,
négationniste”.

Cette intervention s’est déroulée sans incident, selon la police.
Mais Patrick Mennucci, vice-président PS du conseil régional de PACA,
qui a assisté à la scène, a déclaré à l’AFP qu'”ils ont été frappés
avec une extrême violence”. Il a déploré cette intervention à l’égard
de “représentants connus d’associations arméniennes de Marseille”.

Auparavant, lors d’un forum avec des jeunes, le président de la
République avait affirmé que l’adhésion éventuelle de la Turquie à
l’Union européenne était “une chance extraordinaire pour l’Europe de
se renforcer”, estimant que “nous sommes tous des enfants de
Byzance”.

M. Chirac a partagé une bouillabaisse au domicile de M. Gaudin, avec
les cinq députés UMP de Marseille, la députée européenne UMP
Dominique Vlasto, ainsi que le secrétaire d’Etat aux Affaires
étrangères Renaud Muselier et l’ancien ministre marseillais de la
Santé Jean-François Mattei.