NEWS Press
20 janvier 2005
ONU : 148 Etats Membres pour la commémoration du 60e anniversaire de
la libération des camps nazis
ONU Organisation des Nations Unies
Pour la première fois dans l’histoire de l’ONU, l’Assemblée générale
a décidé de tenir, le lundi 24 janvier 2005, une session
commémorative extraordinaire. Il s’agit de la commémoration du 60e
anniversaire de la libération des camps de concentration nazis. Cette
décision a été approuvée par 148 des 191 Etats Membres. Elle marque
peut-être le début de la commémoration, à l’Assemblée, d’autres
événements.
En présence des représentants des pays qui ont pris l’initiative de
cette session extraordinaire – Australie, Canada, Etats-Unis,
Fédération de Russie, Israël, Nouvelle-Zélande et Union européenne -,
le Secrétaire général a souligné aujourd’hui, lors d’une rencontre
avec la presse, « l’importance qu’il attache à la commémoration du
60e anniversaire de la libération des camps de concentration nazis
dans une session extraordinaire de l’Assemblée générale ».
Cette commémoration aura, selon lui, « une signification profonde »
pour plusieurs raisons. « Premièrement, parce que la fondation de
l’Organisation des Nations Unies est une réponse directe à
l’Holocauste. Notre Charte a été écrite alors que le monde découvrait
l’horreur des camps », a-t-il rappelé.
« Deuxièmement, il est essentiel, pour chacun de nous, de nous
souvenir, de réfléchir et de tirer les leçons de ce qui s’est passé
il y a 60 ans. Le mal qui a mené à l’extermination de six millions de
Juifs dans ces camps menace encore aujourd’hui chacun d’entre nous.
Ce n’est pas quelque chose que nous pouvons reléguer à un passé
lointain et oublier. Chaque génération doit se tenir sur ses gardes
pour s’assurer qu’une telle chose ne se reproduise jamais plus »,
a-t-il expliqué.
« Troisièmement, cette session devra aussi être vue comme
l’expression de nos engagements à édifier une Organisation des
Nations Unies qui puisse réagir rapidement et efficacement à un
génocide et à d’autres violations graves des droits de l’homme. Bien
entendu, cette tche est loin d’être accomplie », a-t-il reconnu.
De son côté, Jean Ping, Président de l’Assemblée générale, a fait
remarquer que « c’était la première fois qu’une session commémorative
extraordinaire était organisée à l’Assemblée générale ». « C’est dire
l’importance de cette commémoration », a-t-il ajouté.
Le Président de l’Assemblée a par ailleurs expliqué qu’il fallait
l’accord d’une majorité des Etats Membres pour décider de la tenue
d’une telle session. Mercredi dernier, 148 Etats Membres sur 191 s’y
sont déclarés favorables.
Dans un message transmis le 11 janvier dernier par son porte-parole,
le Secrétaire général s’était déclaré « satisfait » d’annoncer qu’une
majorité d’Etats Membres avait donné son accord à la convocation de
cette session extraordinaire.
S’adressant à la presse, au Siège de l’ONU à New York, Tom Lantos,
réprésentant démocrate et membre de la Commission des relations
internationales au Congrès américain, avait rendu hommage « à la
détermination exprimée par le Secrétaire général de tout faire pour
réaliser la convocation de cette session » et s’était déclaré «
consterné par l’opposition de certains pays arabes à cette session »,
reflétant, selon lui, un manque de conscience et de perspective
historique « difficiles à comprendre dans la communauté
internationale ».
Répondant à la question d’un journaliste qui demandait aujourd’hui si
cette commémoration marquerait le début d’autres commémorations comme
celle par exemple du génocide arménien, le Secrétaire général a
avancé « qu’il serait possible qu’à l’avenir, les Etats Membres
commémorent d’autres événements ».
Parallèlement à la session extraordinaire de l’Assemblée générale,
deux expositions sont organisées au Siège de l’ONU à new York. «
Auschwitz, the depth of the Abyss » est une collection de
photographies et de peintures des camps d’Auschwitz et Majdanek. «
Afterwards, it’s just a part of you », inaugurée hier, montre des
photos prises par des groupes de jeunes qui ont visité les camps.