Sur la disparition du genocide armenien d’un programme d’histoire

Agence France Presse
25 janvier 2005 mardi 9:02 PM GMT

Polémique sur la disparition du génocide arménien d’un programme
d’histoire

POTSDAM (Allemagne) 25 jan

Le génocide arménien ne figure plus au programme scolaire d’histoire
de l’Etat régional allemand du Brandebourg (est), ce qui a déclenché
une polémique dans laquelle le gouvernement régional se défend
d’avoir cédé à des pressions de la Turquie.

“Malheureusement il y a eu toute une série de génocides”, a déclaré
mardi à Potsdam le chef du gouvernement régional, le social-démocrate
Matthias Platzeck, regrettant que seul l’exemple arménien soit évoqué
dans cette partie du programme d’histoire, rédigée il y a deux ans.

Il a annoncé que des directives d’instruction sur la question des
génocides allait être reformulées cette année. En Allemagne,
l’éducation est du ressort des Etats régionaux.

Le quotidien berlinois Tagesspiegel avait accusé le gouvernement de
M. Platzeck d’avoir cédé à des pressions d’Ankara, ce que ce dernier
a nié.

Le Tagesspiegel a rapporté que le consul général de Turquie Aydin
Durusay s’était plaint auprès du gouvernement régional que le
génocide arménien soit évoqué dans le programme des classes des
élèves de 15 et 16 ans.

Toujours selon le journal, M. Durusay a reçu il y a deux semaines
l’assurance lors d’un déjeuner avec M. Platzeck que le sujet
disparaîtrait du programme scolaire.

Depuis, selon le journal, “le génocide de la population arménienne”
ne figure plus comme exemple illustrant le sujet du génocide.

Des députés régionaux, l’Union chrétienne-démocrate (CDU,
conservateurs) et le PDS (néo-communistes), ont demandé que le thème
du génocide arménien figure à nouveau au programme.

Les massacres et déportations d’Arméniens sous l’empire Ottoman, de
1915 à 1917, ont fait 1,5 million de morts, selon les Arméniens,
entre 300.000 et 500.000, selon les Turcs.

Le génocide arménien, nié par la Turquie, est officiellement reconnu
par le Parlement européen, la France, la Belgique et la Grèce.