Le Télégramme , France
11 février 2005
COUPE GAMBARDELLA (32 e s DE FINALE). CPB RENNES BRÉQUIGNY – STADE
BRESTOIS Eric Assadourian : le sprinter-éducateur
par Yvon Joncour
Quand on a longtemps sprinté sous le faisceau des projecteurs,
peut-on ensuite travailler dans l’ombre ? La question ne se pose
guère pour Eric Assadourian, auteur d’une solide carrière en D1 et
aujourd’hui en charge au Stade Brestois de l’équipe
« Yann Daniélou recherchait un joueur pro qui avait fait une longue
carrière pour l’encadrement de ces joueurs à qui il devait
transmettre sa connaissance du milieu pro et de ses pièges. Il avait
eu vent de mon travail à Valence », indique Eric Assadourian.
Voir Naples et courir
C’est dans le club de la Drôme, où il a eu la responsabilité des 16
ans nationaux ces trois dernières saisons, que cet ailier
ultra-rapide mit fin, un an avant l’achèvement de son dernier
contrat, à une carrière bien remplie. « Le changement des mentalités,
l’attachement moins grand des jeunes joueurs au maillot m’avaient
conduit à une certaine lassitude ».
Il y a, c’est vrai, bien plus de trémolos dans la voix d’Eric
Assadourian, quand il évoque ses débuts dans le métier, son premier
contrat pro à 19 ans à Toulouse.
Et « ces matchs énormes en Coupe d’Europe vécus (sur le banc des
remplaçants) contre le Naples de Maradona qu’on avait éliminé aux
tirs au but, puis (sur le terrain) contre le Spartak de Moscou contre
qui on avait gagné 3-0 puis… encaissé un 5-1 par – 10ºc à Moscou ».
Ce démarrage plein gaz pour un passionné de moto et à l’occasion de
sports extrêmes (saut à l’élastique, parachutisme, etc…) allait
déboucher sur une enfilade de 278 matchs et de 38 buts en D1 au
Téfécé, à Lille, Lyon et à Guingamp, avant qu’il ne visite sur le
tard la D2 à Louhans, Beauvais, Valence et un peu le National.
Sélectionné plusieurs fois en espoirs et une seule fois en A’ par
Aimé Jacquet (face à la Tunisie), Eric Assadourian a-t-il été
international A ? En France, non. En Arménie, oui, à treize reprises.
Cette incongruité fut le résultat d’une dérogation spéciale accordée
aux descendants d’Arméniens, s’ils avaient été sélectionnés dans les
équipes tricolores avant mars 1993.
Avec le Nantais Michel Der Zakarian, Eric intégra donc sa nouvelle
sélection pour les éliminatoires du Mondial 98.
L’aventure arménienne
« Le but était qu’on aide les autres joueurs à progresser, pour
qu’ils aillent à l’étranger et qu’ils en reviennent plus fort. Ca
s’était pas mal passé puisqu’on avait fini 4 e de notre groupe. Mais
ça s’est gâté lors des éliminatoires de l’Euro, où les choix du
sélectionneur et du président de la Fédération ont provoqué une
complète régression ».
Les deux joueurs décidèrent alors de mettre fin à ce qu’Eric
Assadourian considère « davantage une aventure humaine que sportive,
qui a toutefois permis à mon père et à mon grand-père de venir pour
la première fois sur la terre de leurs ancêtres ».
Sa fondation par des Arméniens n’a pas justifié, à l’entendre, sa
venue à l’ASOA Valence, où il a abandonné, il y a trois ans, son jeu
électrique pour la bonne parole de l’éducateur au centre de
formation. « Depuis ma formation à l’INF Vichy, j’ai toujours eu en
moi ce désir de favoriser la progression des jeunes joueurs et de
leur transmettre un certain esprit de club ». A moyen ou à long
terme, le Stade Brestois espère toucher les dividendes de cette
profession de foi.
Assadourian en bref
38 ans. Il est né le 24 juin 1966 à Saint-Maurice. Il a été formé à
l’INF Vichy de 1983 à 1986.
– Ses différents clubs : Toulouse FC (de 1986 à 1990, D1); Lille OSC
(de 1990 à 1995, D1); Lyon (1995-96, D1); Guingamp (96-97, D1);
Louhans-Cuiseaux (1997-98, D2); Beauvais (1998-99, D2); Valence
(1999-2000 en D2 et 2000-2001 en National).
– Il a disputé 278 matchs en D1 et inscrit 38 buts. En D2, il a joué
une centaine de matcches et inscrit 25 buts. En National, il a marqué
5 buts.
– International espoirs (13 sélections) et A’ (une sélection), il a
porté treize fois les couleurs de l’équipe d’Arménie.
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