Des cierges sur internet pour le 90e anniversaire du [UNKNOWN]=?UNKN

Agence France Presse
19 avril 2005 mardi 8:32 AM GMT

Candle-lighting on the internet to commemorate the 90th Anniversary
of the Armenian Genocide

Des cierges sur internet pour le 90e anniversaire du génocide
arménien (DOSSIER – PAPIER D’ANGLE)

EREVAN 19 avr 2005

“Chaque jour, pas moins de 3.000 cierges sont allumés sur notre site.
Ce qui montre que les gens ne sont pas indifférents aux malheurs de
notre peuple”, dit Haïk Assatrian, jeune informaticien à l’origine
d’un projet internet créé pour marquer les 90 ans du génocide du
peuple arménien.

“Les informations sur ces évènements tragiques circulent de plus en
plus”, ajoute cet Arménien de 27 ans, employé d’une grande entreprise
française à Erevan après avoir travaillé pour le programme des
Nations unies de développement (Pnud) dans son pays.

Depuis l’ouverture du site candle.direct.am, le 17 mars, plus de
70.000 internautes ont activé un cierge, en majorité depuis les
Etats-Unis, qui devancent l’Arménie et l’Union européenne.

Et Haïk Assatrian espère jusqu’à 200.000 cierges d’ici dimanche, date
officielle choisie pour commémorer le génocide.

Les massacres et les déportations d’Arméniens entre 1915 et 1917 ont
fait 1,5 million de morts selon Erevan, et entre 300.000 et 500.000
morts selon Ankara, qui ne reconnaît pas le génocide en dépit des
appels répétés des autorités arméniennes et de plusieurs pays
européens.

L’informaticien évoque “un million et demi d’oubliés” sur la page
d’accueil de son site qui dénonce “le crime turc du génocide arménien
du 24 avril 1915”.

Une accusation qui lui a valu de voir son site être la proie de
messages peu amènes en provenance de Turquie, mais aussi
d’Azerbaïdjan, pays turcophone voisin avec lequel l’Arménie est en
conflit pour la possession de l’enclave du Nagorny-Karabakh.

“Ils écrivent des choses du genre +Nous aurions mieux fait de les
tuer tous, ils se tairaient aujourd’hui+ ou +Dommage que nous ne vous
ayons pas supprimés de la surface de la Terre+. Le tout accompagné
d’injures”, assure Haïk qui a installé un système de filtres pour
tous les messages envoyés depuis ces deux pays.

Mais tous les messages envoyés de Turquie ne sont pas dans ce ton, et
certains montrent une réelle compassion.

Un certain Orhan Bal écrit ainsi sous l’un des cierges apparaissant
sur le site: “En tant que Turc, j’ai honte de ce qui est arrivé aux
Arméniens en Turquie. Je m’excuse et je demande pardon à tous les
Arméniens”.

De nombreux internautes allumant un cierge virtuel se trouvent en
Israël.

“Ensemble, nous préviendrons un nouveau génocide”, écrit parmi eux
Viktor.

“Les internautes israéliens écrivent qu’indépendamment du fait que
leur gouvernement ne reconnaît toujours pas le génocide arménien, les
juifs comprennent eux la douleur des Arméniens et croient qu’un beau
jour justice sera faite”, ajoute Haïk Assatrian qui n’a lui-même pas
perdu d’aïeuls dans le génocide, mais se sent investi d’un “devoir de
mémoire”.

Le site candle.direct.am sera maintenu jusqu’au 25 avril, lendemain
des principales cérémonies de commémoration. Après quoi, Haïk
Assatrian projette de créer de nouvelles pages consacrées aux “crimes
commis contre d’autres peuples”, et notamment au génocide des juifs
pendants la Seconde guerre mondiale en Europe.

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