Agence France Presse
21 mai 2005 samedi 4:33 PM GMT
Villiers remplit le Palais des Sports pour dire non a la Constitution
(PAPIER GENERAL)
Par Alexandra TURCAT
PARIS 21 mai 2005
Le president du Mouvement pour la France (MPF) Philippe de Villiers
a rassemble quelque 5.000 personnes pour dire non a la Constitution
europeenne, remplissant la grande salle du Palais des Sports, une
reussite pour ce modeste parti souverainiste qui fait aussi bien que
Nicolas Sarkozy dix jours plus tôt.
Le president de l’UMP, actuellement le plus grand parti francais,
avait, lui aussi, rempli la salle, mais pour la campagne du oui a
la Constitution.
Philippe de Villiers s’est peniblement fraye un chemin dans la salle,
sur une musique du groupe de pop-rock “Europe”, tandis que la foule,
dopee par les derniers sondages qui donnent le non gagnant, scandait:
“on va gagner, on va gagner!” Il s’est ensuite assis au premier rang
aux côtes de sa femme et de la plus jeune de ses filles.
Arpentant la tribune de long en large, Philippe de Villiers a voulu
“parler avec ses tripes”, puisque “le oui, c’est les cerveaux”.
“Notre non, ce n’est pas le non des elites, c’est le non du peuple
francais, de ceux qui resistent”, a-t-il declare.
Reprenant l’un de ses principaux arguments, il a souligne que “c’est
aussi le non de l’honneur des Armeniens de France”, en s’adressant
a une importante delegation armenienne qui criait “justice pour le
peuple armenien”. “Nous n’accepterons jamais que la Turquie entre dans
l’Europe a cause de vous”, leur a declare M. de Villiers, tandis que de
nombreux militants brandissaient des panneaux “Non a l’Europe turque”.
“Le non sauvera l’Europe parce que c’est le non qui permettra de
faire l’Europe europeenne, independante et protectrice”, a-t-il dit.
Se felicitant des sondages, il a neanmoins incite son auditoire a
“convaincre, convaincre” les “hesitants” jusqu’au dernier jour.
“plan D”
“L’enjeu, c’est la survie de la France en tant que nation et l’identite
de l’Europe en tant que civilisation: que vive la France dans l’Europe
des peuples libres”, a-t-il proclame, en soulignant que le francais
etait “la langue du non alignement sur la mondialisation marchande”.
“Raffarin a dit (…) +si le non l’emporte ce sera la crise
economique+: Ben retourne-toi mon vieux!”, a-t-il ironiquement lance au
Premier ministre. “Si le oui gagne, ce sera le plan D: delocalisations,
derèglementations, deferlante migratoire”, a-t-il affirme.
Le meeting s’etait ouvert sur les interventions de deputes europeens
souverainistes siègeant avec le MPF dans le groupe Independance et
Democratie au Parlement europeen, encourages par une foule qui huait
les noms de l’ancien president de la Commission de l’UE Jacques
Delors ou de l’ancien president et père du traite europeen, Valery
Giscard d’Estaing.
Mais c’est le nom du president Jacques Chirac qui s’est d’abord
attire la bronca la plus importante. Un peu plus tard, ce sont au
contraire des rires et des applaudissements qui accompagnèrent un
“clip” reprenant des extraits d’interventions anciennes de M. Chirac
lorsqu’il denoncait “la bureaucratie bruxelloise”, “l’Europe mollusque”
ou affirmait: “je suis nationaliste parce que je suis patriote”.
Côte gaulliste, l’UMP Nicolas Dupont-Aignan, president de Debout
la Republique, a ete acclame tandis que le depute souverainiste
Paul-Marie Couteaux invoquait la “resistance” des partisans du non
“qui s’elèvent encore une fois contre le totalitarisme”.
Le jeune numero deux du MPF, Guillaume Peltier, a souleve la salle
en l’interpellant d’un: “Debout les moutons noirs, les imbeciles,
les paumes, les ouvriers, les paysans, debout la France!”.
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