L’Azerbaidjan en mesure de lancer une nouvelle guerre au Karabakh

Agence France Presse
25 juillet 2005 lundi 1:57 PM GMT

L’Azerbaïdjan en mesure de lancer une nouvelle guerre au Karabakh
(Aliev)

QUBA (Azerbaïdjan) 25 juil 2005

L’Azerbaïdjan peut “à tout moment” lancer la reconquête de la
république autoproclamée du Nagorny-Karabakh grce à l’augmentation
de son budget militaire, a menacé lundi le président azerbaïdjanais
Ilham Aliev

“Nos dépenses militaires ont augmenté cette année de 76%, nous allons
créer une armée puissante et nous serons capables de libérer notre
terre à tout moment”, a déclaré le président Aliev, lors d’un
déplacement à Quba, une localité du nord de l’Azerbaïdjan.

M. Aliev, qui affronte des élections législatives le 6 novembre, a
admis que les négociations avec l’Arménie au sujet du
Nagorny-Karabakh, sous l’égide de l’OSCE, étaient importantes mais il
s’est plaint qu’elles “n’aient pas apporté de résultats”.

L’Azerbaïdjan ne reconnaît pas les autorités du Nagorny-Karabakh et
considère que la région contrôlée par des forces d’ethnie arménienne
est occupée par l’Arménie depuis le cessez-le-feu de 1994.

L’Azerbaïdjan, qui peut puiser dans son riche trésor pétrolier, a
prévu rien que pour l’année 2005 un budget de 300 millions de dollars
(environ 248 M EUR) pour ses forces armées, avait précisé auparavant
M. Aliev.

Outre la flambée des cours du brut, les recettes pétrolières du pays
sont dopées par la mise en service d’un important oléoduc avec le
soutien américain.

Cet oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), inauguré en mai, permet
d’accéder à la Méditerranée (par la côte turque) en évitant la
Russie.

Il devrait générer jusqu’à 160 milliards de dollars (133 mds EUR) de
recettes pétrolières sur les 30 prochaines années, selon le groupe
pétrolier britannique BP, chef de file du consortium gérant le
pipeline.

La guerre du Nagorny-Karabakh de 1988 à 1994 a fait près de 25.000
morts et déplacé près d’un million de personnes, dont 250.000
Arméniens.

Les obus ne sifflent plus et les tirs le long de la ligne de
cessez-le-feu sont rares, mais la guerre des mots reste aussi vive
qu’il y a dix ans.

La population de l’enclave, quelque 145.000 personnes, est
aujourd’hui pratiquement entièrement composée d’Arméniens.

A l’époque soviétique, les deux communautés vivaient côte à côte,
parlaient souvent les deux langues et empruntaient volontiers à la
culture de l’autre.