Le Cilicia ambassade flottante d’Armenie
Le Télégramme , France
16 août 2005
Depuis quelques jours, les visiteurs se succèdent au quai nord du
cinquième bassin : yachts de grand luxe ou voiliers races.
Lance en 2002 sur le lac Sevan, près d’Erevan, le Cilicia a ete
construit en chene et en pin, selon les methodes traditionnelles
retrouvees dans des manuscrits de l’epoque. Instruments de navigation,
accessoires et materiaux sont identiques a ceux utilises par les
navigateurs medievaux.
Long de 20 m pour 5 de large et d’un deplacement de 50 tonnes, le
Cilicia ne sera jamais un coursier des mers. Il peut atteindre une
vitesse de quatre noeuds, soit environ 7,5 km/heure. Mais ce n’est
pas le but recherche par Karen Balayan, son commandant, et ses 15
membres d’equipage.
Un long periple
Issus d’horizons divers (medecin, physicien, musicien ou encore
ecrivain, comme Zori Balayan), les matelots ont entrepris de demontrer
le rôle joue par les voyageurs et les marchands de l’epoque dans les
relations qui s’etablissaient entre des cultures et des civilisations
separees par les mers. Le navire est donc le symbole d’un moyen
d’unification. D’où le thème de ce periple : ” Navigation des sept mers
“.
Il en a deja parcouru un certain nombre puisque, parti de la mer
Noire, il a traverse la mer de Marmara, puis l’Egee et l’Adriatique,
pour parvenir a Venise où il a passe l’hiver dernier. Plus recemment,
il a vogue en Mediterranee et en Atlantique. Arrivant de La Corogne,
il passera deux jours a Brest, avant de rallier Portsmouth.
Tout au long de ce voyage, l’equipage du Cilicia, qui a deja fait
escale dans 23 ports de douze pays europeens et asiatiques, organise
des rencontres avec les autorites locales et les diverses communautes
pour des echanges culturels. Leur souhait : etablir des liens entre
les pays de tradition maritime où cultures et religions se sont
imbriquees et se sont enrichies mutuellement.
L’association Ayas, initiatrice du projet, a le soutien de particuliers
ou d’organisations, comme la fondation Gulbenkian ou le gouvernement
armenien. Ce soutien ne se limite pas a l’aspect financier puisque les
ambassades, dans les pays visites, sont egalement mises a contribution.
Visites de compatriotes
Lors de sa visite a Brest, le Cilicia a recu la visite de Souren
Pogossian, president d’une association representant une quarantaine
de familles de la diaspora armenienne etablies en Bretagne. Une
association symboliquement baptisee ” Menez-Ararat ” pour bien marquer
la double culture, bretonne et armenienne, dans laquelle baignent
maintenant ses adherents.
GRAPHIQUE: Photo, Legende: Souren Pogossian (a gauche), de
l’association ” Menez-Ararat “, a rendu visite a l’equipage du
Cilicia. Il a rencontre Zori Balayan, ecrivain (au centre) et Karen
Balayan, le commandant.
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