Nabaztag et Nintendogs, des animaux communicants vraiment pas betes

Noyan Tapan News Agency
Oct 3 2005

Nabaztag et Nintendogs, des animaux communicants vraiment pas bêtes
LE MONDE | 03.10.05 | 15h13 – Mis à jour le 03.10.05 | 15h13

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Ca sent la révolte chez la grenouille. Animal emblématique associé
de longue date au temps qu’il va faire, le batracien doit maintenant
compter avec un lapin dans le domaine convoité de la prévision
météorologique. Un lapin qui plus est en plastique, fabriqué en
Chine, haut de 23 cm et répondant au nom arménien de Nabaztag
(“lapin”).

Mis au point par la société française Violet, Nabaztag a le privilège
d’être le premier rongeur Wi-Fi. Inutile de lui apporter des carottes
ou du pain rassis, un réseau Internet sans fil à haut débit suffit à
son bonheur.

Une fois effectuée la procédure d’enregistrement de l’animal sur le
site nabaztag.com, l’heureux propriétaire entre dans l’ère de
“l’informatique post-PC” , comme l’affirment ses promoteurs. A savoir
que c’est le lapin, et plus seulement l’ordinateur, qui met en scène
les informations réticulaires : cours de Bourse, météo, alerte
e-mail, qualité de l’air, embouteillage sur le périphérique…

Pour manifester sa présence, Nabaztag bouge les oreilles, clignote du
ventre ou émet des sons avec sa petite voix. Il peut aussi jouer
quelques secondes d’un fichier MP3. Chacun est libre de paramétrer
son animal comme bon lui semble et d’associer une information à une
réaction : si ça coince entre la porte d’Orléans et la place
d’Italie, Nabaztag se pare de couleurs différentes.

En bon lapin qui se respecte, Nabaztag aime la tendresse. Pour lui
éviter le coup de blues, mieux vaut le mettre en relation avec un de
ses semblables. Chez le Nabaztag sans fil (14 000 exemplaires vendus
en France depuis juillet), les “accouplements” sont toutefois très
chastes : tout passe par les oreilles, qui se mettent à bouger quand
deux lapins entrent en contact à distance. “Nous allons proposer des
outils pour que les utilisateurs puissent développer leurs
applications et s’approprier plus personnellement leur lapin” ,
précise Rafi Haladjian, cofondateur de Violet et du prestataire de
réseau Ozone.

Au-delà de l’aspect gadget du produit, Nabaztag apparaît comme l’une
des tentatives les plus abouties pour populariser le concept
d’informatique diffuse – – par opposition à l’informatique centrée
sur l’ordinateur – – auprès du grand public. Violet promet déjà
d’autres objets.

S’il faut un peu de temps pour se familiariser avec Nabaztag, le
délai d’adoption est beaucoup plus court avec les Nintendogs. Une
petite caresse sur la tête ou sous le menton et voilà les adorables
chiots (labrador, boxer, chihuahua, caniche) de Nintendo prêts à se
rouler par terre et à japper de joie. Bien sûr, tout cela reste
virtuel, puisque les Nintendogs vivent dans la console Nintendo DS et
que les caresses et autres papouilles se font à l’aide du micro et de
l’écran tactile de la machine. Mais le réalisme et la profondeur de
cette simulation canine sont stupéfiants. Shigeru Miyamoto et son
équipe, à qui l’on doit des bijoux comme “Mario”, “Pikmin” ou
“Zelda”, ont passé des centaines d’heures à étudier le comportement
des chiots pour développer ce jeu hors normes.

Les mouvements, les attitudes des bestioles sont plus vrais que
nature et ont déjà rendu gteux 1,5 million de joueurs au Japon et
aux Etats-Unis. Comme pour un chien en chair et en poils, il faut
passer par des étapes d’apprentissage avec la voix afin d’apprendre
aux Nintendogs à s’asseoir, se rouler par terre, attraper une balle
ou se promener en laisse. Les crottes en moins. “Les 18 chiens ont
tous un caractère différent , explique Laurent Fischer, directeur
marketing chez Nintendo. Comme de vrais chiots, il faut passer du
temps avec eux pour instaurer de la complicité.”

A l’image de Nabaztag, le chien Nintendo aime la compagnie. Le mode
“Ouaf” du jeu ouvre les fonctionnalités de communication de la DS. Un
joueur peut ainsi accueillir dans sa console le chien d’un autre
joueur. Précision utile, les chiots ne grandissent pas et ne peuvent
pas mourir comme leurs ancêtres Tamagoshi.

Nintendo a juste oublié une option : l’arrêt automatique de la DS à
chaque phrase du type : “Il est content le kiki à son pépère ?” Le
ridicule ne tue pas, mais quand même !

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