LES TROIS FAMILLES MENACEES D’EXPULSION REFUSENT DE PARTIR
par Isabelle Le Malefan
Le Telegramme , France
11 octobre 2005
Le coordinateur du dispositif Scohda-Aftam*, Michel Chapin, est venu
constater, hier, le refus des trois familles menacees d’expulsion de
quitter leur logement suite a une ” invitation a quitter le territoire
“.
” Michel Chapin, coordinateur du dispositif Scohda-Aftam, a demande
aux familles si elles voulaient quitter leur logement. Elles ont
refuse. Aucune n’a rendu les clefs de son appartement “, a annonce
Philippe Coulau, president de la section paimpolaise de la Ligue
des Droits de l’Homme, aux personnes mobilisees en soutien aux trois
familles dont deux armeniennes et une georgienne, menacees d’expulsion
de leur logement suite a une ” invitation a quitter le territoire “,
recue en septembre dernier.
Demandes d’asile rejetees
” Le prefet nous a indique que nous n’avions pas la competence pour
accueillir des personnes qui ne sont pas demandeurs d’asile. Ces
familles ont ete deboutees de leur demande le 18 mai dernier. Je suis
venu constater si elles acceptaient ou non de quitter leur logement
“, a explique Michel Chapin.
” J’ai fait une demande d’asile pour ma famille. Elle a ete rejetee
et je ne sais meme pas pourquoi. J’ai deja habite dans trois pays
differents : l’Azerbaïdjan, la Russie et la France. Aujourd’hui,
on n’est plus rien, on n’a pas de papiers “, confie Armen Sarkisian,
menace d’expulsion avec sa famille.
Ce père de famille a demande, fin septembre, le statut d'” a-patrie
“. S’il l’obtient, il pourra, avec sa famille, sejourner en France.
” On ne quitte jamais son pays par gaiete de coeur. Si ces familles
quittent leur logement, où iront-elles ?, s’inquiète Philippe Coulau.
C’est la regularisation de leurs papiers qui reglera le problème. ”
” Avec ma famille, nous sommes partis en mai 2004 d’Armenie. Avec la
guerre entre l’Armenie et l’Azerbaïdjan, nous ne pouvions plus rester
dans le pays car ma femme est azerbaïdjanaise. Nous vivons a Lannion
depuis plus d’un an avec nos deux enfants “, explique Armen Gevorgyan.
” Solidarite financière ”
Depuis que ces familles ont recu leur invitation a quitter le
territoire, les aides financières apportees par le service de
coordination, d’orientation et d’hebergement des demandeurs d’asile
(Scohda) se sont arretees. ” Nous sommes en train d’organiser une
solidarite financière pour permettre a ces familles de vivre “,
a explique Philippe Coulau.
Une manifestation de soutien se deroulera samedi. Le rendez-vous est
fixe a 14 h 30 devant la mairie. A la meme heure, une mobilisation
se tiendra egalement a la prefecture de Saint-Brieuc.
* Scohda-Aftam : service de coordination, d’orientation et
d’hebergement des demandeurs d’asile – association accueil formation
des travailleurs apatrides et migrants. L’association accueil –
formation dite Aftam dispose d’un service d’accueil et d’orientation de
personnes nouvellement arrivees sur le territoire et qui souhaiteraient
faire une demande d’asile.
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