Une fusion Alcatel-Lucent couronnerait la carriere de Serge Tchuruk

Agence France Presse
24 mars 2006 vendredi 4:48 PM GMT

Une fusion Alcatel-Lucent couronnerait la carrière de Serge Tchuruk
(PAPIER D’ANGLE)

PARIS 24 mars 2006

Une fusion avec son rival américain Lucent serait pour le PDG
d’Alcatel Serge Tchuruk, 68 ans, le couronnement d’une carrière
agitée, qui après des succès dans le pétrole, notamment à la tête de
Total, l’a amené à affronter les difficiles restructurations dans les
télécoms.

Celui que des spécialistes du secteur appellent “le survivant”, parce
qu’il est resté à la tête d’Alcatel, tandis que John Roth (Nortel),
Lars Ramqvist (Ericsson), Henry Schacht (Lucent), Michel Bon (France
Télécom) ou George Simpson (Marconi) ont tous été balayés par
l’éclatement de la bulle internet, a obtenu de se maintenir à la tête
de son groupe jusqu’à 70 ans, en 2008.

Il avait obtenu ce sursis il y a un an, au cours d’une assemblée
générale des actionnaires houleuse, tandis que son conseil
d’administration nommait comme directeur-général adjoint
l’australo-britannique Mike Quigley, qui devenait ainsi son nouveau
dauphin, après le départ de Philippe Germond.

Mais Serge Tchuruk, qui avait accepté “en homme de devoir” en 1995 la
présidence d’Alcatel, en pleine crise après les démélés judiciaires
de son prédecesseur Pierre Suard, tenait à aller au bout de la
mission d'”homme providentiel” dont il se sentait investi, pour
assurer la croissance durable d’un groupe qu’il a complètement
restructuré.

Ayant dû tailler à la hache dans les effectifs du groupe, qu’il a
quasiment diminué de moitié, après avoir même officiellement annoncé
qu’il voulait faire d’Alcatel “un groupe sans usine”, Serge Tchuruk a
réussi à relancer sa société sur des marchés porteurs, en faisant
notamment le leader mondial de l’ADSL, et à rassurer les marchés
financiers. Après des années de pertes abyssales, Alcatel est
redevenu bénéficiaire en 2005.

La nouvelle initiative de Serge Tchuruk a d’ailleurs été accueillie
avec faveur par les investisseurs, qui ont fait gagner 4% à l’action
vendredi.

Du baume au coeur pour ce patron réputé pudique et modeste, mais
aussi coléreux et têtu, qui a réussi à survivre à un séisme financier
majeur: la chute de 38% de son action en une journée, en septembre
1998, où des dizaines de milliards étaient partis en fumée en
quelques heures, à la suite d’un avertissement sur résultat. La
crédibilité de la direction d’Alcatel fut durablement entamée auprès
des marchés financiers.

Pourtant, Serge Tchuruk, bénéficiait d’une image impressionnante,
forgée au cours d’une longue carrière à l’international, d’abord chez
Mobil où durant seize ans il a changé de poste tous les dix-huit
mois. Après avoir rallié en 1979 la direction de Rhône-Poulenc, il a
ensuite ranimé les activités chimiques de Charbonnages de France,
avant de prendre en 1990 la tête de Total, dont il a préparé la
fusion avec Elf qu’éxécutera son successeur Thierry Desmarest.

Polytechnicien, ce fils d’émigrés arméniens, né à Marseille, ne se
satisfaisait pas de la santé retrouvée par Alcatel grace à sa
prééminence mondiale dans les offres “triple Play”, combinant voix,
accès internet et télévision. Il a aussi multiplié les efforts depuis
un an pour rattraper ses retards dans les télécommunications mobiles,
prendre des parts de marché dans les pays émergents, et diminuer la
dépendance d’Alcatel envers les politiques d’investissement des
opérateurs de télécoms.

Alors que la tentative de rapprochement avec Lucent en 2001 avait
échoué à cause du prix à payer, jugé excessif, Serge Tchuruk, fort de
performances devenues nettement meilleures que celles de Lucent, peut
penser que sa ténacité lui permettra cette fois d’aboutir.

From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress

Emil Lazarian

“I should like to see any power of the world destroy this race, this small tribe of unimportant people, whose wars have all been fought and lost, whose structures have crumbled, literature is unread, music is unheard, and prayers are no more answered. Go ahead, destroy Armenia . See if you can do it. Send them into the desert without bread or water. Burn their homes and churches. Then see if they will not laugh, sing and pray again. For when two of them meet anywhere in the world, see if they will not create a New Armenia.” - WS