EUROCOPTER VISE UN CONTRAT DE 2 MILLIARDS D’EUROS
La Tribune
27 juin 2006
Eurocopter, la filiale d’EADS, va avoir aujourd’hui le regard tourne
vers la Turquie. Ankara doit en principe se decider a l’occasion
d’une reunion, a laquelle participeront le Premier ministre Turc,
Recep Tayyip Erdogan, les ministres de la Defense et des Finances
ainsi que le directeur des achats d’armement, sur le choix de son
nouvel helicoptère de combat.
Ils vont examiner cinq propositions de constructeurs d’helicoptères,
qui ont repondu a un appel d’offres en vue d’equiper les forces armees
terrestres turques de 50 appareils fermes (et 43 en option) pour un
contrat de l’ordre de 2 milliards d’euros : le Tigre d’Eurocopter,
l’Apache de l’americain Boeing, l’A129 de l’italien AgustaWestland,
le Rooivalk du sud-africain Denel et enfin le Kamov 50 russe. En
contrepartie, la Turquie demande que 40 % a 50 % des helicoptères
soient fabriques sur son territoire. Cette reunion pourrait toutefois
etre reportee a mi-septembre, estime-t-on de source proche du dossier.
Les Turcs semblent hesiter pour l’heure entre le Tigre, l’Apache
et l’A129, le moins cher des trois, selon nos informations et qui
est appele Mangusta en Italie, l’unique acheteur. Le Rooivalk et le
Kamov 50 font figure d’outsiders. S’agissant d’Eurocopter, il entre
en ligne de compte la politique francaise vis-a-vis de la Turquie,
notamment la position de la France sur le genocide armenien. Il y
a dix jours, la ministre deleguee au Commerce exterieur, Christine
Lagarde, avait estime en compagnie de son homologue turc a Istanbul
que " les relations entre les deux pays sont excellentes, toutes les
courbes sont ascendantes ".
Pour autant, estime-t-on dans les milieux de la defense, " si les
Turcs devaient choisir techniquement le Tigre, ils attendraient de
concretiser le contrat a l’automne pour juger de l’evolution de la
proposition de loi francaise visant a penaliser les propos niant
le genocide armenien " commis en Anatolie entre 1915 et 1917. Deja
present en Turquie, Eurocopter – qui engrange de nombreux contrats en
ce moment – a deja vendu une vingtaine d’helicoptères Cougar a l’armee
turque dans les annees 90. La Turquie avait ete aussi interessee
par le Rooivalk dans les memes annees, mais a ete econduite par
l’administration de l’ancien president Nelson Mandela, qui refusait de
vendre des armes a des pays menant sur leur territoire des conflits
contre des mouvements separatistes. L’armee turque combat depuis
vingt-deux ans la rebellion de separatistes kurdes en Anatolie où
les helicoptères sont particulièrement utilises dans les terrains
montagneux.
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