La Tribune de Geneve
15 février 2007 jeudi
Édition Tribune de Genève
Plaie arménienne
par Robert Cabi-Akman, Aline Dedeyan, Commission politique de l’Union
arménienne suisse; Cuenod
Genève, le 3février. L’assassinat de Hrant Dink, journaliste et
intellectuel bien connu des médias turcs et occidentaux, a bouleversé
l’opinion publique mondiale. Pour les Arméniens de la Diaspora et de
l’Arménie, c’est le couteau dans la plaie. Une plaie qui risque la
gangrène faute de remède approprié.
Homme de conviction et de communication, il croyait, jusqu’à son
dernier souffle, pouvoir soulever la chape de plomb sur les pages
noires de la déportation planifiée de millions d’Arméniens, jadis une
minorité distinctive dans l’Empire ottoman, risquant le martyre,
comme d’autres avant lui, pour briser le silence. Le scénario a,
pourtant, des précédents. Que le ou les présumés responsables soient
conduits à la justice, jugés ou pas, cela n’occupe que le devant de
la scène. Derrière c’est une impunité «légendaire» doublée de
négationnisme qui demeure le sujet clé!
Aujourd’hui comment accepter qu’en dépit des multiples dispositifs de
droit international, de droit humanitaire et des droits de l’homme de
l’ONU et autres organisations, auxquels ont souscrit tous les Etats
membres, les droits fondamentaux à la liberté d’expression, au droit
à la vie et à la vérité soient si tragiquement réprimés?