La Tribune.france
21 février 2007
Trésors d’Arménie
Le Musée du Louvre expose des objets d’art sacré arménien qui
témoignent de la spécificité de cette culture dotée d’un alphabet
propre.
Consécration de l’année de l’Arménie en France, qui organise cinq
cents manifestations mettant en valeur le patrimoine et la scène
artistique contemporaine arménienne jusqu’au 14 juillet 2007,
l’exposition "Armenia sacra" rassemble au Musée du Louvre 200 oeuvres
venues de ce pays. Elles rendent compte de la spécificité et de
l’éclat de l’art chrétien en Arménie, première nation à s’être
convertie au christianisme au IVe siècle. Riche en objets
monumentaux, l’exposition bénéficie de prêts exceptionnels du musée
et du trésor du Saint-Siège de l’église Echtmiadzine, du musée
d’Histoire de l’Arménie et de l’institut des manuscrits anciens
"Matenadaran" à Erevan.
L’exposition se déroule en deux temps. Dans les fossés du Louvre
médiéval, au pied des murs de pierre, sont rassemblés une trentaine
de khatchkars, grandes dalles de pierre ornées de croix, dressées à
la verticale, si caractéristiques de l’art religieux arménien, la
plus ancienne remontant au IXè siècle. Et au rez de chaussée du
musée, la galerie de Melpomène, espace de forme basilicale adaptée
aux objets religieux qui sont exposés, montre des chapiteaux de
pierre, stèles, manuscrits, évangiles, habits sacerdotaux qui
jalonnent jusqu’au XVIIIème cette civilisation riche en histoire mais
aux frontières fluctuantes, voire parfois inexistantes.
Indépendante des églises grecque et latine au VIème siècle, l’église
arménienne est "autocéphale" avec son propre chef : le catholicos, et
développe un art spécifique dans l’architecture des sanctuaires et
leur décor. La mise au point de l’alphabet arménien, reçu comme un
don de Dieu au moine Mesrop Machtots au début du Vème siècle,
contribue pour beaucoup à la perennité de cette culture qui a survécu
aux persécutions et qui a laissé de nombreux manuscrits richement
enluminés, dotées de reliures de métal précieux et de pierreries.
En marge de cette exposition, l’artiste contemporain Sarkis, parisien
d’origine arménienne, intervient par le biais de la vidéo et de la
photo sur quatre oeuvres qui l’ont le plus marqué.
Renseignements pratiques
Musée du Louvre jusqu’au 21 mai, 01 40 20 53 17,
A lire : Spécial Arménie de "Connaissance des arts", février 2007