NATIONALISTES TURCS GENANTS
Le Matin
01 mars 2007 jeudi
Edition Semaine
GENOCIDE ARMENIEN. Le procès d’un leader turc negationniste inquiète
la police
LAUSANNELes supporters du negationniste turc Dogu Perincek, en procès
dès le 6mars a Lausanne, sont interdits de rassemblement. Ils denoncent
les mesures de securite de la policek Gregoire gregoire.
Ils se disent victimes d’un mauvais procès d’intention. C’est le cas
de le dire. A cinq jours de l’audience qui verra comparaître un leader
politique turc, mardi6 mars a Lausanne, pour avoir nie la realite du
genocide armenien, ses supporters enragent. "La police a refuse qu’on
manifeste devant le Tribunal de Montbenon. Qu’est-ce qui derange si
on est la pour soutenir pacifiquement Monsieur Perincek?"
s’interroge Hamdi Sahin, representant lausannois du Parti ouvrier
de Turquie. La tension est perceptible. Plusieurs centaines
d’intellectuels turcs negationnistes sont attendus dès lundi dans
la capitale vaudoise en marge du procès de Dogu Perincek qui, lors
d’une manifestation organisee a Lausanne deja en juillet 2005, avait
qualifie le genocide armenien de "mensonge international".
kRefus "diplomatiques"
Pour Hamdi Sahin, la police a decide de serrer la vis afin d’empecher
tout rassemblement politique. "Cela fait deux mois que je cherche
des salles. Chaque fois, on nous refuse diplomatiquement", denonce
le militant d’origine kurde, vendeur de kebabs installe depuis 24ans
a Lausanne. Mardi, Hamdi Sahin a recu une lettre explicite de la
commune de Renens (VD): "La Municipalite a decide de vous refuser la
location de sa Salle de spectacles", peut-on y lire. Meme echo negatif
auprès d’une multitude de restaurants, dont l’hôtel Beau-Rivage a
Lausanne. "Ils nous ont dit qu’ils etaient obliges d’annuler après
un contact avec la police", deplore Hamdi Sahin.
kManifestation maintenue
Hier, la police cantonale se refusait a tout commentaire sur le sujet,
admettant du bout des lèvres que "des contacts" avaient ete etablis. La
syndique de Renens, Marianne Huguenin, confirme avoir ete "alertee"
par les forces de l’ordre, "d’autant que nous ne connaissions pas
les gens qui ont fait la demande". Avant de lâcher: "Et sur le fond,
c’est vrai que nous n’avions pas envie de louer cette salle a des
militants appartenant a l’extreme droite turque nationaliste. " Extreme
droite? "Rien a voir", recuse Hamdi Sahin qui evoque des militants
de tous bords. Et de rassurer: "Nous ne sommes pas du tout racistes,
juste pas d’accord avec l’idee du genocide.
Nous manifesterons quand meme mardi prochain, mais pacifiquement,
sans toucher a une seule petite fleur."
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