Forte mobilisation pour Narek, collegien nemois

MIDI LIBRE
11 mai 2007 vendredi

Forte mobilisation pour Narek, collégien nîmois

AUTEUR: R. B.

Sans-papiers « C’est injuste ce qui arrive à Narek. On est là pour le
soutenir lui et sa famille. » Edwina et Amélie, 14 ans et demi,
collégiennes au Mont-Duplan sont des copines de classe, en 3e 3, de
Narek Aghadjanian, 16 ans.

Cet adolescent et ses parents sont sous le coup d’une obligation de
quitter le territoire français sous 30 jours. « C’est un élève
sérieux, nous avons cherché à le faire progresser en français,
regrette Benoît Audema, professeur d’histoire-géo au collège de
Mont-Duplan. Nous nous sentons solidaires de ce qui lui arrive. »
Hier matin, Edwina, Amélie et M. Audema étaient parmi la centaine de
personnes – syndicalistes, élus communistes, représentants des
fédérations de parents d’élèves, membres d’associations, notamment la
Cimade et le Réseau éducation sans frontières (RESF) ? qui se sont
mobilisées devant les grilles du tribunal administratif où le recours
formé par les parents de Narek contre la décision préfectorale était
examiné. Le père de Narek est Arménien, sa mère Azéri. Une situation
délicate, dangereuse dans nombre de républiques caucasiennes de
l’ex-URSS, agitées par les conflits ethniques. C’est ce qui, selon
RESF, a poussé la famille Aghadjanian à la fuite depuis une enclave
arménienne en Azerbaïdjan. En France depuis à peu près deux ans, les
Aghadjanian se sont vu refuser le statut de réfugié par l’Office
français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), puis la
commission de recours des réfugiés (CRR), avant de se voir récemment
signifier par la préfecture l’obligation de quitter le territoire.
Depuis le 30 avril, Narek ne vient plus en classe. Et hier, ni lui ni
ses parents ne se sont présentés au tribunal administratif. Une
difficulté supplémentaire pour la défense de leur cas. L’avocate, que
le couple Aghadjanian avait contactée une première fois, n’a pu
plaider pour eux, embarrassée de ne pouvoir présenter des documents
prouvant les origines azéris de la mère. A l’audience, sans surprise,
le commissaire du gouvernement s’est prononcé contre le recours de la
famille Aghadjanian, considérant en particulier que la preuve n’était
pas faite que leur vie de famille ne pouvait pas se reconstruire en
Arménie. Le tribunal donnera sa décision sous trois semaines. « Ils
ont tellement peur d’être arrêtés qu’ils n’exercent même pas leur
droit à la défense » , regrettait Luc Vershueren de RESF.R. B. Le
soutien d’une centaine de personnes, hier au tribunal administratif.
J. M.