LE KARABAKH eLIT UN "PReSIDENT" ET ESPèRE UNE RECONNAISSANCE INTERNATIONALE (AVANT-PAPIER)
Par Michael Mainville
Agence France Presse
18 juillet 2007 mercredi 8:54 AM GMT
Les habitants de l’enclave azerbaïdjanaise du Nagorny Karabakh
sont appeles jeudi aux urnes pour l’election de leur "president" et
espèrent que le scrutin aidera cette region a majorite armenienne a
acceder a l’independance.
Pour ce scrutin, le mot d’ordre des responsables locaux est simple:
l’election doit constituer un pas de plus vers la reconnaissance du
Nagorny Karabakh par la communaute internationale.
Lors d’un referendum en decembre 2006, les habitants du Nagorny
Karabakh avaient vote massivement en faveur de l’independance de
l’enclave. Mais la region n’a jamais ete reconnue par aucun pays,
pas meme par l’Armenie, et son statut reste encore a definir.
La communaute internationale devrait ignorer de toute facon le scrutin
du 19 juillet, qualifie par avance par l’Azerbaïdjan d’election sans
"aucun effet legal".
Le ministère azerbaïdjanais des Affaires etrangères a recemment estime
que les elections presidentielles au Nagorny Karabakh "visaient a
dissimuler une politique d’annexion menee par l’Armenie et (…) a
intensifier l’occupation du territoire azerbaïdjanais".
Mais les electeurs comme Maroussa Sogomanian, 66 ans, disent que cela
ne les empechera pas d’aller glisser un bulletin de vote.
"Si nous faisons preuve de notre capacite a diriger notre pays, a etre
une vraie democratie, alors nous pourrons acceder a l’independance",
estime cette vendeuse de journaux dans la "capitale" locale,
Stepanakert.
"Toutes les personnes que je connais vont voter", affirme de son côte
Samvel Agabekian, un ancien combattant de 53 ans.
"Nous avons lutte pour le droit de choisir nos propres leaders,
donc nous prenons les elections au serieux".
Les bureaux de vote seront ouverts jeudi de 03H00 GMT a 15H00 GMT.
Les resultats preliminaires doivent etre connus vendredi.
La Republique autoproclamee du Nagorny Karabakh, peuplee par 145.000
Armeniens et soutenue par Erevan, a fait secession de l’Azerbaidjan
a l’issue d’un conflit qui a fait, entre 1988 et 1994, près de 25.000
morts et des centaines de milliers de refugies.
Malgre un cessez-le-feu signe en 1994, les accrochages restent
frequents sur la ligne de contact avec les regions azerbaïdjanaises.
Bien armes et soutenus par la vaste diaspora armenienne, les habitants
du Nagorny Karabakh se disent prets a contrer, y compris par la force,
l’objectif de Bakou de reprendre le contrôle de leur enclave et de
sept autres regions azerbaïdjanaises limitrophes, perdus a l’issue
du conflit.
De son côte, l’Azerbaïdjan, qui a plus que double son budget militaire
ces dernières annees grâce a l’augmentation de ses revenus petroliers,
n’exclut pas le recours a la force pour parvenir a ce but.
Cinq candidats concourent pour le poste de "president" du Karabakh.
Le president actuel Arkady Ghoukassian, qui a deja accompli deux
mandats consecutifs et ne veut pas briguer de troisième, apporte son
soutien a l’ex-chef des services de securite interieure Bako Sahakian.
Selon les analystes, ce dernier devance considerablement l’autre
candidat, le vice-ministre des Affaires etrangères Massis Maïlian,
et a toutes les chances de remporter la victoire.
M. Maïlian, qui se dit reformateur et promet de reduire le rôle
preponderant des services de securite, accuse les autorites d’utiliser
leurs ressources pour garantir la victoire de Bako Sahakian.
Entoure par les forces azerbaïdjanais et relie a l’Armenie par
une seule route, le Karabakh s’enfonce dans la pauvrete, avec un
taux de chômage très eleve et peu d’industries developpees. Tous
les pretendants au poste presidentiel promettent d’attirer plus
d’investissements dans la region.
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