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ARRETE APRèS UNE CONVOCATION AU BUREAU DE LA POLICE AUX FRONTIèRES ARMEN

L’INDEPENDANT
20 juillet 2007 vendredi

père de trois enfants dont deux sont au collège de Lezignan, a
ete arrete après s’etre rendu a une convocation de la police aux
frontières. La famille est issue d’un couple mixte azeri-armenien
rejete par les deux communautes.

E. D.

La situation de la famille d’Armen S. est dramatique. Lui et sa femme
forment un couple mixte azeri-armenien. Ils ont trois enfants dont
deux sont aujourd’hui scolarises au collège de Lezignan.

L’aîne est majeur. La famille a fui, dans un premier temps, le conflit
qui opposait l’Azerbaïdjan et l’Armenie entre 1988 et 1994 en se
refugiant en Russie. Un pays où elle a vecu pendant quinze ans avant
d’etre a nouveau victime de persecutions racistes et de rejoindre
la France en novembre 2005. Lundi dernier, Armen S. s’est rendu a
une convocation de la police aux frontières, "malgre les conseils
de prudence que nous avons donnes a tous les demandeurs d’asile"
, explique Sabine Alberola, porte-parole du reseau education sans
frontière. Et pour cause, Armen pensait etre en règle lorsqu’il
s’est rendu a Port-la-Nouvelle. Sa demande de droit d’asile avait
ete deboutee, mais son avocat avait demande un reexamen du dossier.

"Jamais la prefecture de l’Aude ne l’a informe que le classement
de son dossier en procedure prioritaire ne lui accordait pas
d’autorisation de sejour" , explique une membre de la coordination
pour le droit d’asile qui denonce "un manque d’information des
etrangers de la part de la prefecture de l’Aude". "La France doit
proteger les refugies" La situation de la famille est si complexe
que, lorsque les "obligations de quitter le territoire francais"
sont arrivees, le père et le fils aîne etaient pries de retourner en
Russie et la mère devait repartir en Azerbaïdjan. Depuis lundi, Armen
S. est donc detenu au centre de retention de Cornebarrieu (31). Son
avocat a fait valoir qu’un reexamen de la demande d’asile etait en
cours, mais cela n’a pas suffi. Armen S. est toujours retenu. "Les
procedures de demandes d’asiles sont de plus en plus compliquees",
explique Isabelle Blanc d’Amnesty International. "Aujourd’hui, les
refugies sont presentes comme une menace alors que le gouvernement
s’est engage a les proteger des persecutions. Les refugies n’ont
pas choisi de quitter leur pays. Ce sont des opposants politiques,
des membres de minorites religieuse ou ethnique, des femmes qui
refusent un mariage force. En signant la Convention de Genève en
1951, la France s’est engagee a les proteger" . De plus en plus de
demandes d’asiles sont deboutees car les refugies n’arrivent pas a
demontrer les risques qu’ils courent s’ils rentrent. "Aujourd’hui, le
conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Armenie est gele mais les tensions
persistent. Les couples mixtes sont victimes de discrimination et
de persecution. Nous avons des exemples concrets de certains qui ont
tente un retour et ont ete assassines". Une petition sera bientôt en
ligne sur internet pour soutenir Armen et sa famille. E. D. RESF et
Amnesty International font, entre autres, partie du collectif pour
le droit d’asile qui defend Armen, interpelle lundi dernier et place
depuis en retention a Cornebarrieu. Photo Claude Boyer.

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