Le Temps, Suisse
10 octobre 2007
Gendre arménien sans regret
GENEVE. Honneur lavé dans le sang?
Le gendre du bijoutier arménien, inculpé pour avoir instigué le
meurtre raté du vieil homme, a plaidé sa mise en liberté provisoire
mardi devant la Chambre d’accusation de Genève. Son avocate, Me Doris
Leuenberger, a relevé la faiblesse des charges, insisté sur la
claustrophobie dont souffre l’intéressé en cellule. La décision sera
rendue vendredi. En attendant, les parties se sont retrouvées pour la
première fois hier après-midi chez le juge d’instruction.
Egalement d’origine arménienne, le prévenu conteste avoir ordonné ou
suggéré de tuer son beau-père. Le septuagénaire était lui-même jugé
pour avoir tiré sur sa propre fille lorsqu’il a été la cible d’un
tireur en pleine rue. Atteint d’une balle dans le cou, il est
hospitalisé depuis vendredi dernier dans un état grave.
Suspecté dès le départ, le gendre a admis avoir souvent parlé de
vengeance avec des compatriotes. «Il leur expliquait qu’il ne pouvait
pas le faire lui-même car il ne supporterait pas la prison mais il
n’a jamais dit que d’autres devaient le faire à sa place», relève son
avocate. De son côté, Me Vincent Spira, conseil de la partie civile,
souligne que le prévenu a récemment rencontré deux de ces «gens qui
commettent des délits à travers l’Europe». Ils auraient dit qu’ils
«allaient le faire». Le gendre n’aurait rien répondu. Convaincu,
assure-t-il, qu’il s’agissait de paroles en l’air. Pourtant, souligne
Me Spira, il a bien invité l’un d’eux à venir voir l’état de son
épouse. Un individu dont il refuse de révéler l’identité. L’intéressé
aurait enfin déclaré lors de l’enquête que c’était bien fait pour son
beau-père et que si quelqu’un avait lavé l’honneur de sa famille, il
lui serait redevable à vie.