Ultime desaveu: la norme antiraciste ne sera pas revisee

Le Temps, Suisse
22 décembre 2007

Ultime désaveu pour Christoph Blocher: la norme antiraciste ne sera pas révisée

ECHEC. Le Conseil fédéral refuse une proposition tendant à définir
plus limitativement le délit de révisionnisme.

Il n’y aura pas de révision de la norme pénale contre le racisme. Le
Conseil fédéral a enterré vendredi l’une des propositions les plus
contestées lancées par Christoph Blocher durant les quatre ans qu’il
aura passés au gouvernement.

Redéfinir le révisionnisme

Profitant de l’ultime séance du Conseil fédéral à laquelle il
participait, le ministre non réélu a réclamé à ses collègues un
mandat en faveur de son département pour poursuivre le réexamen de la
norme pénale contre le racisme.

L’objectif était de mettre en consultation des propositions visant à
restreindre la portée du délit de révisionnisme, l’une des
infractions réprimées par la norme contre le racisme.

Génocide des Arméniens

C’est non. Le Conseil fédéral «ne voit pas de nécessité
d’intervenir», a indiqué un communiqué laconique du Département
fédéral de justice et police (DFJP) diffusé vendredi en fin de
journée.

Christoph Blocher, qui a quitté Berne vendredi sous les acclamations
de quelques partisans venus le soutenir, a donc bien été désavoué sur
ce point sensible, confirme Livio Zanolari, le responsable de
l’information du DFJP.

Le conseiller fédéral UDC proposait de définir plus restrictivement
les crimes contre l’humanité dont la négation peut entraîner des
poursuites pénales. Conformément à l’une des variantes examinées par
un groupe de travail de l’Office fédéral de la justice, explique
Livio Zanolari, seuls auraient pu désormais être pris en
considération «l’Holocauste ou un autre génocide constaté par un
tribunal international reconnu par la Suisse ou un autre crime contre
l’humanité constaté par un tribunal international reconnu par la
Suisse».

Cette nouvelle définition aurait exclu que la négation du génocide
des Arméniens puisse tomber en l’état sous le coup de la loi, alors
que le Tribunal fédéral vient pour la première fois de confirmer
l’application de la norme antiraciste à la contestation de ce crime
(LT du 20.12.2007)

Le souvenir d’Ankara

En refusant de suivre les propositions de Christoph Blocher, le
gouvernement a clos l’un des chapitres les mouvementés du passage de
l’UDC zurichois au Conseil fédéral. C’est à Ankara, en octobre 2006,
à propos précisément de la question du génocide des Arméniens, que
Christoph Blocher avait laissé exploser sa détestation de la
répression du négationnisme.

Même s’il n’a jamais évoqué la suppression pure et simple de la norme
antiraciste, il avait été suspecté de vouloir affaiblir l’ensemble de
la lutte contre le racisme à des fins douteuses.

Des réactions stéréotypées

Son parti n’a, il est vrai, jamais donné dans la dentelle sur ce
sujet. Les positions défendues au même moment par de nombreux
intellectuels français hostiles à une loi votée par l’Assemblée
nationale pour réprimer la négation du génocide des Arméniens
tendaient néanmoins à montrer que le problème était plus digne de
discussion que ce que laissaient entendre, en Suisse, des réactions
stéréotypées.

From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress

Emil Lazarian

“I should like to see any power of the world destroy this race, this small tribe of unimportant people, whose wars have all been fought and lost, whose structures have crumbled, literature is unread, music is unheard, and prayers are no more answered. Go ahead, destroy Armenia . See if you can do it. Send them into the desert without bread or water. Burn their homes and churches. Then see if they will not laugh, sing and pray again. For when two of them meet anywhere in the world, see if they will not create a New Armenia.” - WS