Visite historique en Armenie du president turc Abdullah Gul

From: "Katia M. Peltekian" <[email protected]>
Subject: Visite historique en Armenie du president turc Abdullah Gul

Le Monde, France
5 Septembre 2008

Visite historique en Arménie du président turc Abdullah Gül
LE MONDE | 05.09.08 | 14h34 ¢ Mis à jour le 05.09.08 | 14h34

ISTANBUL CORRESPONDANCE

Lorsqu’il avait lancé l’invitation, en juillet, dans les colonnes du
Wall Street Journal, le président arménien, Serge Sarkissian, avait
évoqué l’exemple de la diplomatie du ping-pong entre la Chine et les
Etats-Unis, au début des années 1970. C’est un match de football
qui, cette fois, a fourni le prétexte au rapprochement entre
l’Arménie et la Turquie. Le président de la République turque,
Abdullah Gül, a accepté et se rendra, samedi 6 septembre, à Erevan.

Ce sera la première visite d’un dirigeant turc en Arménie, depuis
son indépendance, en 1991. Les deux voisins ont été, hasard du
tirage au sort, placés dans le même groupe de qualification pour la
Coupe du monde de football de 2010. Au départ, cet Arménie-Turquie
devait être "un match sensible". C’est finalement devenu une chance
sans précédent pour rouvrir le dialogue. "Une visite effectuée dans
le cadre de ce match est susceptible de créer un nouveau climat
d’amitié dans la région", a justifié un porte-parole de la
présidence turque.

M. Gül devrait repartir à Ankara immédiatement après le match, qui
sera disputé dans le vieux stade Hrazdan, au pied du mémorial du
génocide. La décision est néanmoins saluée comme un geste
"courageux". Elle fait aussi l’objet de critiques attendues dans le
camp nationaliste. Le parti kémaliste, CHP, estime que c’est "un
déplacement qui n’a pas lieu d’être", et son chef, Deniz Baykal, a
déclaré qu’à la place d’Abdullah Gül, il serait allé "regarder un
match à Bakou plutôt qu’à Erevan".

A Bakou, la nouvelle de cette visite déçoit. L’Azerbaïdjan, pays
turcophone du Caucase sous influence turque, est en guerre larvée
avec l’Arménie depuis quinze ans, et l’invasion de sa province du
Haut-Karabakh, à majorité arménienne, par les troupes
d’Erevan. C’est ce qui a poussé Ankara à fermer sa frontière avec
l’Arménie en 1993. Le vice-président du parti nationaliste MHP juge,
lui, la visite "injustifiée alors que le peuple turc est accusé de
manière mensongère d’avoir commis un génocide". L’histoire
officielle turque ne reconnaît pas le caractère génocidaire des
massacres de 1915 et conteste le nombre de victimes, évalué à 1,5
million par Erevan.

Mais en Turquie, le débat s’ouvre peu à peu. L’assassinat de
l’intellectuel arménien Hrant Dink, tué à Istanbul en janvier 2007
par un jeune ultranationaliste, a ému le pays et mobilisé plusieurs
dizaines de milliers de personnes. Son combat pour le dialogue
arméno-turc s’est renforcé. Les Jeunes civils, un groupe
d’activistes démocrates, ont profité de cet élan. Une dizaine
d’entre eux fera le voyage à Erevan pour le match de samedi. Jeudi,
à Istanbul, à la veille du départ, ils préparaient une banderole
qu’ils déploieront dans le stade. Le message ? "C’est une
surprise. Vous verrez samedi ! Nous y allons pour témoigner, raconte
Turgay Ogur, l’un des fondateurs des Jeunes civils. L’Etat turc dit
que c’est aux historiens de régler le problème mais c’est à la
société tout entière de le régler." Cinq mille supporteurs turcs
devraient faire le déplacement, ainsi que de nombreux
journalistes. Les députés du parti au pouvoir (AKP) ont, eux, reçu
pour consigne de ne pas s’y rendre.

Le président Sarkissian, élu en février, a rappelé que la
reconnaissance du génocide ne constituait pas un préalable
nécessaire à l’ouverture de relations diplomatiques. Depuis quelques
mois, les rencontres discrètes se multiplient. Des deux côtés, les
populations pâtissent de la fermeture de la frontière, qui asphyxie
l’économie locale. Les entreprises turques, à travers l’influente
organisation patronale Tüsiad, soutiennent la démarche d’Abdullah
Gül.

La crise en Géorgie est venue entre-temps rappeler la fragilité des
équilibres dans le Caucase. Le président turc est également
porteur, à Erevan, d’une proposition de création d’une plate-forme
pour la stabilité dans le Caucase, bien accueillie par
M. Sarkissian. L’isolement de l’Arménie l’a maintenue, depuis quinze
ans, dans le giron de Moscou et l’ouverture de sa frontière avec la
Turquie changerait la donne. Erevan pourrait aussi offrir une route
alternative à la Géorgie pour le transport des hydrocarbures de la
mer Caspienne.

Guillaume Perrier

From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress

Emil Lazarian

“I should like to see any power of the world destroy this race, this small tribe of unimportant people, whose wars have all been fought and lost, whose structures have crumbled, literature is unread, music is unheard, and prayers are no more answered. Go ahead, destroy Armenia . See if you can do it. Send them into the desert without bread or water. Burn their homes and churches. Then see if they will not laugh, sing and pray again. For when two of them meet anywhere in the world, see if they will not create a New Armenia.” - WS