Renovation de luxe du centre culturel armenien a Lyon

Les Echos, France
jeudi 11 décembre 2008

Rénovation de luxe du centre culturel arménien à Lyon

par MARIE-ANNICK DEPAGNEUX
ORIGINE-DEPECHE: DE NOTRE CORRESPONDANTE À LYON.

Le programme, placé sous la maîtrise d’ouvrage d’une SCI contrôlée par
un fonds d’investissement privé, consiste à rénover et agrandir deux
hôtels particuliers.

Un programme immobilier haut de gamme s’inspirant des demeures
toscanes, tel est le parti pris architectural choisi pour la
rénovation et l’agrandissement de l’ancien centre culturel et cultuel
arménien, au coeur du 6e arrondis- sement de Lyon. Ce bien, en vente
depuis de longs mois, a été acheté par la société civile immobilière
Crillum détenu par Aquasourça, fonds de capital-investissement
indépendant. L’emplacement de choix dans un quartier bourgeois donne
un caractère un peu unique à cette opération, dont la
commercialisation démarrera début 2009. La composante tertiaire
baptisée « Hôtel particulier » fait référence au bti d’origine, deux
hôtels particuliers réunis en un, dont le plus ancien date de 1860.

« Nous avons travaillé avec les Btiments de France, car l’édifice
devait être sauvegardé, conformément au plan local de l’urbanisme »,
raconte Albert Constantin, qui dirige l’Atelier de la Rize, à Lyon,
concepteur du projet. « Nous conservons le beau toit à la Mansart, la
façade sud le long de la rue Tronchet avec ses oeils-de-boeuf et ses
chiens-assis. Quant à la façade nord, enduite d’un crépi à
l’italienne, nous l’enveloppons d’une coque métallique vitrée. Si bien
que le mur d’origine devient une cloison intérieure. Cela nous permet
d’agrandir le btiment et de le surélever d’un niveau. »

Les orangeries d’autrefois

A l’intérieur, parois et planchers sont démolis et remplacés par une
charpente métallique soutenant les parquets en bois, matériau
également choisi pour les fenêtres. Un ascenseur et deux escaliers
desservent les trois étages pouvant offrir des plateaux de 230 m2 et
la superficie utile s’établit à 1.100 m2. « En fonction des occupants,
les décorations peuvent être classiques ou au contraire très
contemporaines. On peut imaginer par exemple des moulures et des
toiles murales », commente l’architecte.

L’ensemble comprend également un petit immeuble neuf de 9 logements de
grande qualité baptisé « Villa Crillon ». Les murs extérieurs sont
revêtus de terre cuite, dans le respect de l’ambiance italienne, et
les appartements sont agrémentés de grands balcons et de vérandas
jouant le rôle de serres bioclimatiques. « Les plus grands pouvant
atteindre 270 m2 sont destinés à l’accession à la propriété et les
autres seront proposés à la location », indique Michel Abattu, chez
Aquasourça. Sous l’immeuble d’habitation se logent une cinquantaine de
places de parking dont la sortie piétons sur le patio intérieur est
traitée comme une terrasse. Elle se prolonge par des allées de sable
ornées de pergolas et grandes jarres. Ce jardin intérieur de 500 m2
est aussi planté de grands arbres derrière lesquels se devine l’Hôtel
particulier « dont la structure métallique évoque ces orangeries
d’autrefois », savoure Albert Constantin. Ce programme de prestige,
dont le coût des travaux est chiffré à 8 millions d’euros hors taxes,
voisine avec une opération d’Habitat et Humanisme accueillant une
congrégation religieuse, une résidence pour personnes gées et des
logements très sociaux. A Lyon, la mixité sociale devient une réalité.