La plus petite communaute d’Irak compte le moins politiquement

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La plus petite communauté d’Irak compte le moins politiquement, un profil
bas qui lui a toutefois permis de prospérer.

Depuis l’arrivée en Mésopotamie des premiers commerçants arméniens au
XVIIe siècle, la minuscule communauté chrétienne se porte bien. À la
différence des Chaldéens qui représentent l’essentiel des chrétiens
d’Irak et ont émigré en masse pour échapper à la guerre, bon nombre
d’Arméniens comptent rester dans leur patrie irakienne, explique
l’archiprêtre Nareg Ishkhanian.

« Nous sommes ici pour y rester. C’est aussi notre terre », dit
l’archiprêtre de 63 ans, dans la principale église arménienne de
Bagdad, qui compte des archives datant de 1636. « Nous avons parfois
des problèmes avec les fanatiques (islamistes) », concède-t-il.

Environ 12 000 Arméniens, dont 7 000 à 8 000 habitent Bagdad, vivent
aux côtés de 29 millions d’Irakiens en grande majorité musulmans. Dans
les années 1950, ils étaient entre 35 000 et 40 000, survivants ou
descendants de ce qui est présenté par des historiens indépendants
comme le génocide arménien de 1915. Depuis 2003 et l’invasion par une
coalition dirigée par les Américains, au moins 45 Arméniens ont été
tués dans les violences confessionnelles ou liées à l’insurrection,
tandis que 32 autres ont été enlevés contre rançon, dont deux sont
toujours portés disparus.

Historiquement, les Arméniens n’ont jamais représenté une menace pour
le régime en place. Ils étaient proches des pachas de l’Empire ottoman
puis des Britanniques durant leur règne colonial. L’ancien président
irakien, Saddam Hussein, renversé en 2003, ne les voyait pas non plus
comme un danger.

Il « respectait les Arméniens, raconte l’archiprêtre avec un soupçon
de nostalgie. Dans ses résidences, quasiment tous les employés étaient
arméniens, les nounous, son tailleur personnel, le menuisier, le
photographe officiel. » « Nous avons une dette envers les Arabes,
poursuit-il.

Ils ont tout fait pour nous accueillir. Ils nous ont permis de vivre
et de nous élever dans les rangs de la société. »

Les exemples d’Arméniens prospères ne manquent pas dans l’histoire
irakienne. La famille Iskandarian possède aujourd’hui une partie de la
zone verte, le secteur ultraprotégé du centre de Bagdad, qui accueille
le siège du gouvernement et l’ambassade des États-Unis. La famille
Kouyoumdjian possède d’importants territoires à Falloujah, ancien
épicentre de l’insurrection antiaméricaine. Elle était en affaires et
avait des liens familiaux avec Kalouste Gulbenkian, richissime
financier connu il y a près d’un siècle sous le nom de « Monsieur 5 %
», soit le montant de ses droits sur le pétrole irakien. Dikran
Ekmekjian, titulaire du titre de MBE (Member of the Order of the
British Empire) pour services rendus, a contribué à la première
administration irakienne après l’indépendance en 1932.

L’histoire de Sarah al-Zangina (Sarah la riche en arabe), héritière
arménienne déchue, dont l’immense fortune fut, paraît-il, dilapidée
par un notaire peu scrupuleux, a fait le bonheur de la télévision
satellitaire irakienne.

Dans le centre de Bagdad, la principale église arménienne est sise sur
un complexe incluant une école, un archevêché et un cimetière de 5 000
m2. Une explosion a soufflé les vitres de l’une de ses façades, mais
l’église a été fraîchement repeinte. Si l’invasion de 2003 a vu le
départ de milliers d’Arméniens en Arménie, Syrie et Liban, ou aux
États-Unis, en Suède et aux Pays-Bas, « nombre d’entre eux commencent
à revenir grce à l’amélioration de la sécurité », se réjouit
l’archiprêtre Ishkhanian.

Haro CHAKMAKJIAN (AFP)

From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress

http://www.lorientlejour.com/article/612001/Les_Ar

Emil Lazarian

“I should like to see any power of the world destroy this race, this small tribe of unimportant people, whose wars have all been fought and lost, whose structures have crumbled, literature is unread, music is unheard, and prayers are no more answered. Go ahead, destroy Armenia . See if you can do it. Send them into the desert without bread or water. Burn their homes and churches. Then see if they will not laugh, sing and pray again. For when two of them meet anywhere in the world, see if they will not create a New Armenia.” - WS