Courrier International
23 Mars 2009
HAUT-KARABAKH � Le pouvoir veut beaucoup de bébés
"Les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh veulent
augmenter la population de la république autoproclamée. Pour
parvenir à leurs fins, les occupants ont élaboré une
â??politique nataliste d’Etat’", s’indigne le journal
azerbaïdjnais Ekho. Pour les autorités du Haut-Karabakh,
l’amélioration de la situation démographique de la
république qui, selon les sources locales, compte 143 000 habitants,
est "une priorité et l’un des éléments centraux de la
sécurité nationale". Cette politique consiste Ã
"améliorer le taux de natalité et les conditions sociales",
mais également à "attirer des Arméniens de la
diaspora". Selon la ministre des Questions sociales du Haut-Karabakh
Nariné Asatian, le taux de natalité a
légèrement augmenté en 2008-2009 grâce aux
différents programmes publics. Une politique d’incitations
financières y a contribué. "Les jeunes couples
reçoivent une première aide de 1 000 dollars, puis 500, 700
et 1 000 dollars par enfant. Par ailleurs, en novembre 2008, grâce
à des sponsors, la république a célébré
une cérémonie de mariage gigantesque de 700 couples",
explique-t-elle.
Néanmo ins, ces mesures semblent insuffisantes, et l’accent est
désormais mis sur "les Arméniens de l’étranger", note
Ekho. Selon les autorités du Haut-Karabakh, des Arméniens
d’Arménie, de Géorgie, de Russie, de Grèce et du
Proche-Orient sont prêts à emménager sur leur terre
ancestrale. Erevan soutient activement le Haut-Karabakh via le programme
Retour au Artsakh [nom arménien historique du Haut-Karabakh]. Mais,
pour assurer l’avenir de la république, "sa population doit
atteindre au moins 300 000 habitants", alors que depuis plusieurs
années, "seulement 1 000 personnes se sont installées au
Haut-Karabakh de manière permanente" contre une prime de 15 000
dollars par famille et 10 000 dollars pour un militaire, affirme l’expert
azéri Moubariz Akhmedoglou dans les colonnes du journal.