95 ans… et l’AFP continue à mettre des guillemets sur le mot génocide
FRANCE
samedi24 avril 2010, par Jean Eckian/armenews
Commémoration en France du 95e anniversaire du "génocide" arménien
Défilé sur les Champs-Elysées, fanfare, porte-drapeaux, ravivage de la
flamme à l’Arc de Triomphea avec Charles Aznavour : une importance
particulière marque cette année la commémoration du "génocide
arménien" pour son 95e anniversaire, samedi et dimanche.
Les Arméniens, qui continuent de réclamer de la Turquie qu’elle
reconnaisse sans condition comme un "génocide" les massacres perpétrés
en 1915-1917, entendent mettre la pression sur le Sénat français pour
qu’il vote la loi pénalisant la négation de ce "génocide".
"C’est le 95e anniversaire, nous approchons inexorablement du 100e et
la question de la reconnaissance du génocide par la Turquie n’est
toujours pas réglée", déclare à l’AFP Alexis Govciyan, président du
Conseil de coordination des organisations arméniennes de France
(CCAF).
Le CCAF veut "relancer le débat" et déplore la fait que la loi
pénalisant la négation du génocide arménien par la Turquie, soit
toujours en suspens au Sénat alors qu’elle a été votée par l’Assemblée
nationale le 12 octobre 2006. "Nous attendons des autorités françaises
que cette loi, qui est partie intégrante de la cause arménienne, soit
votée par le Sénat", dit Alexis Govciyan.
Les Arméniens qualifient de "génocide" les massacres et déportations
qui, entre 1915 et 1917, ont fait, selon eux, plus d’un million et
demi de morts au sein de leur communauté.
La Turquie reconnaît qu’entre 300.000 et 500.000 personnes ont péri.
Selon Ankara, elles n’ont pas été victimes d’une campagne
d’extermination mais du chaos des dernières années de l’Empire
ottoman.
La France "encourage les autorités arméniennes et turques à maintenir
le dialogue" et à "redoubler d’efforts", selon un communiqué de
l’Elysée diffusé jeudi soir après qu’Erevan eut gelé le processus de
réconciliation avec Ankara qui campe sur ses positions.
A Paris, les manifestations du week-end commenceront par un
rassemblement devant le Sénat samedi à 11h30.
Dans l’après-midi, les représentants de la communauté Arménienne sont
invités à se rassembler place du Canada, Cours Albert (8e
arrondissement), au pied de la statue de Komitas, ecclésiastique,
compositeur et musicologue, rescapé du génocide, réfugié à Paris et
mort en 1935.
Ils remonteront ensuite les Champs Elysées avec fanfare et
porte-drapeaux, jusqu’à l’Arc de Triomphe pour le ravivage de la
flamme sur la tombe du soldat inconnu en présence notamment de Charles
Aznavour et de nombreuses personnalités politiques, militaires,
civiles et religieuses, selon CCAF. A 85 ans, Aznavour assistera ainsi
pour la première fois à titre officiel aux cérémonies de
commémoration, en tant ambassadeur d’Arménie auprès de l’UNESCO,
ambassadeur d’Arménie en Suisse et ambassadeur d’Arménie à l’Onu,
souligne Séta Papazian, présidente du collectif Van (Vigilance
arménienne contre le négationnisme).
Dimanche, le collectif Van organise sur le parvis de Notre-Dame de
Paris, sa sixième "Journée annuelle de sensibilisation aux génocides
et à leur négation" avec le soutien de nombreuses associations des
droits de l’homme.
Neuf stèles de trois mètres de haut seront exposées sur le parvis de
la cathédrale en hommage aux victimes des génocides, arméniennes,
juives, tutsi et darfouries.
D’autres cérémonies sont également prévues dans plusieurs villes de
province. La France héberge la plus forte communauté arménienne
d’Europe occidentale avec plus de 500.000 personnes, essentiellement
en région parisienne, Lyon et Marseille.
AFP
Blood
Seule, parmi les grandes agences interntaionales (Associated Press,
Reuters, Tass…), l’AFP persiste a placer des guillemets au mot
génocide, une volonté délibérée reprise depuis que la Turquie
négationniste ait décidé qu’il en serait ainsi. Un comble. Rappelons
que la France a reconnu officiellement le Génocide Arménien en 2001.