Turquie : premières commémorations publiques du génocide arménien à Istanbul
TURQUIE
samedi24 avril 2010, par Stéphane/armenews
Des premières commémorations publiques des massacres d’Arméniens sous
l’Empire ottoman ont été organisées samedi à Istanbul, en Turquie,
pays qui rejette la thèse d’un génocide, défendue par les Arméniens.
Une manifestation a été organisée par la section stambouliote de
l’Organisation des droits de l’homme (IHD) pour commémorer la rafle de
220 membres de l’intelligentsia arménienne, le 24 avril 1915, point de
départ des massacres.
Rassemblés sous le slogan "Plus jamais ça" sur les marches de la gare
d’Haydarpasa d’où est parti le premier convoi de déportation, une
centaine de manifestants ont rendu hommage aux Arméniens disparus, a
constaté l’AFP.
Encadrés par la police, ils portaient des photos en noir et blanc de
quelques-uns des intellectuels, artistes et écrivains déportés. Le
rassemblement a pris fin après qu’ils eurent jetés des oeillets dans
la mer de Marmara.
Une autre manifestation est prévue à 16H00 GMT sur la place Taksim,
centre névralgique de la métropole. Les organisateurs – des
intellectuels, écrivains et artistes – appellent tous ceux qui
ressentent cette "grande douleur" à manifester leur deuil. Ils ont
lancé un pétition affirmant : "Cette souffrance que nous vivons tous,
est notre souffrance".
Les Arméniens qualifient de génocide les massacres et déportations
qui, entre 1915 et 1917, ont fait, selon eux, plus de 1,5 million de
morts.
La Turquie reconnaît qu’entre 300.000 et 500.000 personnes ont péri.
Selon Ankara, elles n’ont pas été victimes d’une campagne
d’extermination mais du chaos des dernières années de l’Empire
ottoman.
Par ailleurs, toujours à Istanbul, une manifestation a été organisée
dans le centre ville, par "les mères du samedi" qui se réunissent au
même endroit depuis des années pour interpeller les autorités sur le
sort de leurs enfants kurdes disparus dans le conflit entre forces
gouvernementales et rebelles kurdes depuis 1984. Elle s’est terminée
sans incidents.