Paris-Normandie, France
Jeudi 12 Mai 2011
Une expulsion imminente ?
Mobilisation. Le collectif de soutien des Kaloian est sur les dents :
la famille arménienne a été arrêtée hier.
Le Réseau éducation sans frontière (RESF) ne s’y attendait pas. Ou
peut-être espérait-il un répit après la reconduite à la frontière de
la famille Zekirovski, lundi, des Macédoniens habitant Besançon et
retenus plusieurs jours au centre de rétention de l’agglomération
rouennaise avant leur expulsion.
Mais, à peine ce dossier ” régularisé ” par la préfecture, une
nouvelle famille sous le coup d’une obligation de quitter le
territoire français (OQTF) risque d’embarquer dans un avion à Boos
pour être renvoyée dans son pays d’origine, l’Arménie. Hier, mercredi,
en début de matinée, le couple Kaloian et ses trois enfants – dont
deux mineurs – ont été arrêtés et envoyés au centre de rétention
administrative (CRA) de Rouen, à Oissel.
Des signes inquiétants
” Nous avons vraiment très peur de ce qui va se passer, s’alarme
Chantal Czernichow, militante de RESF. Nous devons nous mobiliser
rapidement. ” L’inquiétude est grande à plus d’un titre. D’abord car,
à l’heure où nous écrivions ces lignes, le juge des libertés et de la
détention n’avait pas été saisi : ” S’il n’est pas saisi, cela
signifie que l’expulsion est imminente et quelle interviendra dans les
48 heures. ” Douchés par l’épisode Zekirovski, les militants du Réseau
craignent la même rapidité d’exécution de la procédure. Alors, dès
hier, ils ont battu le rappel des troupes pour faire pression sur les
pouvoirs publics, contacter les politiques, et tenter de trouver une
issue favorable pour cette famille menacée dans son pays d’origine en
raison de ses croyances religieuses.
Après avoir organisé un parrainage républicain des Kaloian en février,
la mairie de Rouen a également fait part de ” son indignation ” à
l’annonce de l’arrestation : ” Les élus rouennais condamnent la
politique du gouvernement de reconduites à la frontière systématique,
inhumaine et aveugle. Nous demandons au Préfet de revenir sur la
décision et d’accorder à cette famille le droit au séjour sur notre
territoire que nous considérons comme légitime “, insiste-t-elle dans
un communiqué.
La pression portera-t-elle ses fruits ? Les militants veulent y
croire. ” Demain [aujourd’hui], la fille aînée a un oral pour son
brevet. Nous espérons qu’elle pourra y être… ”
A. Q.