ILS DEMANDENT ” UN GESTE D HUMANITE ”

Sud Ouest, France
Mardi 13 Janvier 2015

MANIFESTATION Une soixantaine de militants de la Cimade etait hier
devant la sous-prefecture pour denoncer l expulsion d un jeune Armenien

Hier midi, devant la sous-prefecture de Bayonne, une soixantaine de
militants de la Cimade (Comite inter-mouvements auprès des evacues)
a manifeste devant la sous-prefecture de Bayonne. Le rassemblement
denoncait l expulsion prochaine de Ruslan Avdoyan. Il est Armenien,
issu de la communaute kurde et de confession yezide. Sur les marches
du bâtiment public, Helène Ducarre, la presidente de la Cimade au
Pays basque, a affirme que le jeune homme de 25 ans est ” en danger
de mort en Armenie “.

Micro en main, elle a aussi dit quelques mots des yezides, communaute
au culte très ancien et peu repandue, cible de persecutions a
travers le monde. En France, Ruslan Avdoyan est un etranger en
situation irregulière. L Office francais de protection des refugies
et apatrides (Ofpra) a rejete, voila environ deux ans, sa demande d
asile politique. Le migrant, venu en France avec sa femme et leurs
deux jeunes enfants, a raconte aux autorites francaises un parcours
chaotique, entre Armenie, Russie et France.

Un geste de ” bienveillance ”

Ruslan Avdoyan a indique etre la cible de racket et de fausses
accusations de la part des autorites armeniennes. En France depuis
fin 2012, sa femme et lui ont eu un troisième enfant, aujourd hui
âge de 2 mois.

Ruslan Avdoyan et les siens vivaient clandestinement, depuis la
decision de l Ofpra. Le chef de famille a ete interpelle lors d un
contrôle routier. Sans papiers, il a ete place au centre de retention
d Hendaye. Il a refuse trois fois de monter dans l avion qui devait
le ramener en Armenie. La troisième rebellion l a conduit devant la
justice, tel que la loi le prevoit. Il a ete condamne et incarcere. Il
doit sortir de la maison d arret de Bayonne ce jeudi 13 janvier,
et reste sous le coup d une procedure de reconduite a la frontière.

À la veille de sa sortie, la Cimade a donc manifeste pour demander
au prefet ” un geste d humanite ” et de ” bienveillance “. Celui-ci
pourrait prendre la forme d une ” carte vie privee familiale “.

Autrement dit un permis de sejour provisoire, motive par des
conditions humanitaires. Au moment d ecrire ces lignes, nous n avions
pu interroger la prefecture.

P. P.