Dans la BD, ils forment un duo sympathique. Elle, sérieuse, compétente, est la pro du piano, qui maîtrise les cuissons et les assaisonnements. Lui, maladroit, vite fatigué, toujours en retard, est l’innocent apprenti à qui il faut tout expliquer avec insistance.

Dans la vie… Eh bien, dans la vie, c’est presque pareil. Il n’est qu’à entrer en cuisine à Lyon, où ils résident tous deux, pour voir Sonia Ezgulian, ex-journaliste gastronomique à Paris-Match qui avait fini par ouvrir son propre restaurant, et le dessinateur Guillaume Long, jouer en direct leur partition comme s’ils venaient de sortir des pages du quatrième volume d’A boire et à manger, le recueil de portraits et de recettes qui nous emportent en Arménie, en Italie, au Japon pour mieux nous ramener sur les bords du Rhône et de la Saône.

Avant tout, Guillaume, il faut que je te parle de gens très importants. Car derrière ces recettes, il y a un philosophie de la vie.

Sonia Ezgulian

La chef italienne Donna Muratore, les arrières grands-mères arméniennes Louïcia et Ossana, l’idole américaine Bill Buford ou encore le complice Damien Gateau nous invitent à déjeuner sur l’herbe ou à passer à table.

Miracle, même les lecteurs qui n’y connaissent rien et qui ne trouveraient pas le courage de se lancer -on a le droit- peuvent déguster avec plaisir ses pages de BD pleines d’anchois, de gnocchis et d’aubergines à l’ail.

A boire et à manger avec Sonia Ezgulian, Guillaume Long, chez Gallimard BD.

Direction Amiens pour les 22e Rendez-vous de la Bande dessinée le week-end prochain. Quelque 80 auteurs en dédicace, une rétrospective du travail du dessinateur Brüno, la venue de celui de Walking Dead, Charlie Adlard… Amiens, les 2, 3 et 4 juin.

Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Laetitia de Germon. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Laetitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.

A Marseille, en 1815, le jour de son mariage, Edmond Dantès, capitaine de vaisseau promis à un bel avenir, est emprisonné injustement au Château d'If, une prison pour criminel politiques. Pendant cette longue incarcération, il va découvrir qu'il a été victime d'une trahison. C'est ainsi que débute sa vengeance qui va durer le reste de ses années de prison et celles qu'il lui reste à vivre en liberté.

Bien que ce soit une adaptation du roman d'Alexandre Dumas, condensée en 12 chapitres, on y retrouve tous les ingrédients qui ont fait son succès. On est porté par la vengeance d'Edmond Dantès et on vit avec lui les trahisons amicales et sentimentales, le tout sur fond de crises politiques et de misère sociale. Malgré quelques raccourcis, la version d'Ena Moriyama nous tient en haleine, d'autant plus que les planches sont très détaillées et les personnages très expressifs.