Les stars savent se faire désirer. Et les fans sont prêts à tous les sacrifices pour attendre la vedette qu'ils adorent, tout le monde le sait. C'est avec plus d'une heure vingt de retard sur l'horaire prévu que Charles Aznavour a fait son apparition, hier, sur le stand de l'Arménie devant une nuée de photographes et dans une franche bousculade.
Lunettes sombres, blouson beige, le chanteur âgé de 93 ans s'est frayé difficilement un chemin parmi les personnalités présentes, souvent issues du monde politique et de la communauté arménienne de Marseille, ainsi que de nombreux anonymes. Sacrifiant à la tradition de l'hospitalité qui veut que l'on accueille ses invités avec le pain et le sel, en guise de bienvenue.
Accueilli par Garo Hovsepian, président de la Maison arménienne de la jeunesse et de la culture, l'artiste a fait une brève déclaration après les traditionnelles allocutions officielles. Il a notamment adressé un message à une communauté dynamique, fière de ses racines :"Depuis le temps que nous sommes en France, nous sommes aujourd'hui des Français Arméniens." S'amusant également à lancer une proposition pour changer la dénomination de la gare Saint-Charles ("Charles est un prénom que je partage avec mon ami Trenet") pour la rebaptiser "Marcel Pagnol". Un clin d'oeil adressé à Nicolas Pagnol, petit-fils du célébrissime académicien, présent sur le stand, à ses côtés.
Très sollicité par le public, le chanteur arménien le plus connu au monde avait annoncé cette semaine seulement sa venue à la Foire de Marseille pour marquer symboliquement de sa présence la Journée officielle de l'Arménie. Journée animée par une série d'initiatives qui a été consacrée à l'Artsakh, avec la présence de son représentant en France, Hovhannes Guevorkian, du Consul général d'Arménie à Marseille ainsi que de nombreux représentants du Conseil départemental.
Au mois d'août dernier, Charles Aznavour, classé"chanteur de variétés le plus important du XXe siècle"par Time et CNN avait inauguré son "étoile" sur le Walk of fame (Promenade de la célébrité) à Los Angeles. À la même période, il avait annoncé par la voix de son producteur Gérard Drouot reprendre le chemin d'une tournée française après sept ans de silence, entre le 20 janvier et le 6 février. Avec Paris, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Lille et Marseille comme étapes, ville dans laquelle il se présentera, au Dôme, le 23 janvier.
À l'étranger, on le verra encore en Israël (Tel Aviv), en Bulgarie (Sofia) et en Russie (Saint-Pétersbourg et Moscou). Un chanteur inaltérable on vous dit, à la carrière universelle.
Philippe Faner
http://www.laprovence.com/article/sorties-loisirs/4641990/marseille-charles-aznavour-porte-haut-la-voix-des-armeniens.html