Ce concert pour chœur et orchestre devrait attirer un nombreux public dans ce lieu exceptionnel par la qualité de l’acoustique qu’est l’Abbaye Saint Victor de Marseille mais aussi parce qu’il rend hommage à une communauté qui a développé depuis longtemps des liens d’amitiés avec la cité phocéenne.

L’apogée se situant juste après le génocide de 1915 ou plus de cinquante mille arméniens d’Anatolie ont émigré à Marseille. Devenus tailleurs, cordonniers, homme d’affaires ils ont fait de cette diaspora une chance pour la ville sans oublier leurs racines et notamment la musique chorale.

Beaucoup de chants qui sont au programme du concert ont des origines antiques, datant des temps préchrétiens. Le compositeur Komitas (19ème siècle) qui est considéré comme le fondateur de la musique arménienne classique moderne à voyagé entre 1899 et 1910, dans les régions montagneuses d’Arménie pour y collecter plus de trois mille mélodies populaires, laissant ainsi un riche patrimoine musical. À l'instar du chant byzantin, le chant arménien se compose principalement d'hymnes. À l'origine, ces hymnes étaient en prose, mais une versification du chant arménien s'est progressivement développée. Dans la liturgie, les chants arméniens utilisés au cours d'un office sont classés en modes. C’est une musique fortement évocatrice et largement solennelle comme les auditeurs pourront s’en rendre compte. Parfois les instruments traditionnels arméniens accompagnent ou alternent avec le chant tels le kanon, le tar, le saz, la zourna, le dehol (tambour) et surtout le doudouk sorte de flûte arménienne, instrument joué toujours par les hommes pendant les fêtes populaires ou les funérailles et qui est un peu le symbole de l’Arménie éternelle. Un beau concert, témoignage de l’amitié entre les hommes sur le sol marseillais.

 J-FP