Le Figaro, France
25 mars 2018
Le Français Goulamarian champion du monde
Par AFP
Publié le 25/03/2018 à 10h34
Seize ans après le dernier titre de Mormeck, Arsen Goulamirian a conquis la ceinture WBA des lourds-légers.
La France tient son premier champion du monde de boxe depuis Jean-Marc Mormeck. Arsen "Feroz" Goulamirian a en effet décroché sa première ceinture mondiale WBA des lourds-légers en venant à bout du Belge Ryad Merhy, arrêté par l'arbitre à la 11e reprise, samedi pour un retour réussi de la boxe à Marseille. La victoire la plus importante de la carrière du Français (30 ans), toujours invaincu.
Le travail de sape de Goulamirian (30 ans) a fini par payer. Il a roué de coups son adversaire au bout du 11e round pour décrocher sa 23e victoire en autant de combats, dont 14 par KO. Infligeant à son adversaire de 25 ans sa première défaite après 25 victoires (dont 20 KO). «Il commence avec sa rapidité, mais je l'ai cassé, a raconté Goulamirian à l'AFP. Il a relâché dès qu'il a vu qu'il n'arrivait pas à me toucher, ses petits ‘’pa-pa-pa-pam’’ ça ne passait plus avec moi, j'ai travaillé en puissance, là où il fallait toucher.»
Goulamirian en a roulé de joie sur le ring d'un Palais des sports de Marseille bondé, qui n'avait pas vu de combat de ce niveau depuis onze ans, et qui a aussi pu applaudir les stars locales d'IAM, venues chanter entre les combats. «Je ne réalise pas encore, mais d'ici quelques jours je réaliserai qui je suis», a lancé le Français d'origine arménienne. Avant de saluer son adversaire. «Les Belges, a-t-il dit au demi-millier de supporters de Mehry, vous avez un grand champion, vous pouvez être fiers de lui.» Dans une ambiance passionnée, les chants de la colonie belge ont longtemps rivalisé avec le chœur des Arméniens de Marseille, avant que Goulamirian ne se détache.
Invaincus, les deux lourds-légers ont boxé chacun dans leur style. Merhy, plus rapide, parvenait à toucher à répétition, mais le "tank" de Blagnac, plus puissant, faisait plus de dégâts. Le Belge menait aux points mais la tendance a commencé à s'inverser aux 5e et 6e reprises, sous les «Boum! Boum! Arsen !» du public marseillais. A partir du 8e round, l'attaquant Arsen Feroz, né à Erevan, a pris le dessus, grâce notamment à un gauche dévastateur. A la 10e, Mehry s'est retrouvé coincé en difficultés dans les cordes, et à la suivante, Goulamirian a porté l'estocade en rouant de coups Mehry, avant l'intervention de l'arbitre.