A Alfortville, on plante des arbres symboles des communautés

Le Parisien, France
13 mai 2018


>Île-de-France & Oise>Val-de-Marne


Techniquement, une seule paire de bras aurait largement suffi pour planter cet abricotier. Mais parce qu’il représente avant tout un symbole, ce sont quinze habitants, dont des enfants, qui ont plongé les mains dans la terre. A Alfortville, le jardin Rosa-Parks au cœur de la ZAC Toulon a attiré beaucoup de monde dimanche pour un événement particulier : la plantation d’un arbre symbole de la communauté arménienne.

Et ce n’est que le premier. Dans les deux années qui arrivent, la parcelle va accueillir un oranger du Portugal, un figuier d’Algérie, du raisin d’Italie. Car Alfortville est jumelée avec Cantanhede, El Biar, San Benedetto Del Tronto. Et Ochagan donc, d’où vient l’abricotier qui a été planté. Il a fallu « prétexter des accords gouvernementaux » pour lui faire prendre l’avion, a plaisanté ce membre du conseil d’administration de l’école franco-arménienne Saint-Mesrop qui l’a ramené d’Arménie l’an dernier. Un « abricotier diplomatique », pour le député PS et ancien maire Luc Carvounas qui a dit souhaiter que cette initiative « pleine de sens » et plus globalement ce jardin, « fassent école ».

Le gardien du jardin Nordine Terranti veut voir dans cet enracinement très concret celui « des différentes communautés qui se sont installées » sur ce territoire. « D’autres gens vont arriver, ils vont être un apport eux aussi, il faudra leur laisser une place », explique-t-il. Il veut rappeler que « c’est une violence de devoir partir ». « Pour les Arméniens, ça se doublait par l’impossibilité du retour », raconte Hasmig, dont les grands-parents ont quitté l’Arménie pour Alfortville, où elle est née.

Dans ce jardin né il y a cinq ans du partenariat de la ville et le bailleur Logial, où cohabitent flamands roses et dinosaures en plastique, où l’horloge s’est arrêtée à 8 heures moins 10, un autre projet est déjà en préparation : un hommage aux tirailleurs Sénégalais, Mauritaniens, Maliens, qui vont être représentés sur le mur au fond du jardin. Toujours avec les élèves du collègue Paul-Langevin situé tout près, les « petits chouchous » de Nordine Terranti, c’est lui qui le dit.

Au 17 rue de Nice.