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Jean-Baptiste Baronian : "Grâce à Aznavour, je me suis rendu compte de mon identité arménienne"

RTBF, Belgique
1 oct 2018
 
 
Jean-Baptiste Baronian : "Grâce à Aznavour, je me suis rendu compte de mon identité arménienne"
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Aurélie Didier et Eric Destiné
 
L'auteur belge Jean-Baptiste Baronian est d'origine arménienne. Ses parents ont fui l'Arménie dans les années 30. "Mon père et ma mère ont fui l'Arménie après le génocide et sont arrivés séparément en Belgique, à Anvers. Ils ne se connaissaient pas encore. Mon père devait normalement aller au Brésil où il avait une famille lointaine. Et ma mère devait aller avec ma grand-mère aux Etats-Unis. Les circonstances de la vie ont fait qu'ils n'y sont jamais allés. Ils sont restés à Anvers, la guerre est arrivée et ils se sont mariés. Voilà pourquoi je suis né de cette union, avec mes quatre autres frères et sœur."
 
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Charles Aznavour était aussi français d'origine arménienne. Son engagement pour l'Arménie a été déterminant pour Jean-Baptiste Baronian. "Grâce à Charles Aznavour, le monde entier connait l'Arménie. Ici en Europe occidentale, c'était un pays que l'on ne connaissait pas. Personne ne connaissait son histoire, sa souffrance à travers les génocides successifs – puisqu'il y en a eu plusieurs-. Et Charles Aznavour a été le porte-parole de l'arménité, de l'arménitude, de la cause arménienne, de l'engagement arménien à travers le monde. C'est surtout apparu au moment du tremblement de terre de 1988, il y a tout juste trente ans. (…) A cet égard, je pense que sa personnalité est extrêmement importante. Elle est considérable pour la cause arménienne et pour la connaissance de l'Arménie."
 
Je ne le remercierai jamais assez d'être la figure la plus emblématique de l'histoire de l'Arménie en Occident.
 
Jean-Baptiste Baronian raconte que lui-même et Charles Aznavour ont eu le même parcours. Le chanteur a permis à l'auteur de mieux connaitre son propre pays d'origine: "Ma jeunesse est belge. J'ai fait ma scolarité en Belgique et l'Arménie était pour moi une sorte de folklore quand j'étais un jeune homme. Je n'avais pas conscience conscience d'appartenir à une lignée aussi massacrée et aussi meurtrie par l'histoire. C'est grâce à Charles Aznavour, en 1988, alors que j'avais déjà plus de 40 ans, que je me suis rendu compte de l'importance de mon identité arménienne. Je ne le remercierai jamais assez d'être la figure la plus emblématique de l'histoire de l'Arménie en Occident."
 
Aujourd'hui, l'auteur belge se dit très touché par le décès du chanteur: "Je suis ému, parce qu'au-delà de l'Arménien qu'il était, c'était un des plus grands chanteurs. La comparaison vous semblera peut-être audacieuse: il est à la chanson française ce que Simenon est à la littérature, c'est-à-dire une personnalité qui s'est intéressée aux gens, aux petites gens, aux faits de la vie quotidienne, à l'ordinaire de l'existence, et surtout, il a décrit le couple d'une façon extraordinaire. A cet égard, je trouve que c'est un très grand chanteur."
 
Emil Lazarian: “I should like to see any power of the world destroy this race, this small tribe of unimportant people, whose wars have all been fought and lost, whose structures have crumbled, literature is unread, music is unheard, and prayers are no more answered. Go ahead, destroy Armenia . See if you can do it. Send them into the desert without bread or water. Burn their homes and churches. Then see if they will not laugh, sing and pray again. For when two of them meet anywhere in the world, see if they will not create a New Armenia.” - WS