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De guerre lasse, la famille Balasanyan a décidé, dans la soirée de lundi, d’accepter son retour “volontaire” en Arménie. Les parents, Gurgen et Zenhya, avaient signé cet accord suite à leur signification d’expulsion de leur logement d’urgence.
Ils sont partis mardi de chez eux aux aurores, à 5h. Ils avaient rendez-vous avec l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) à 10h à l’aéroport. Leur vol étant prévu vers 13h à destination de l’Arménie. « La famille a décidé d’honorer la date de départ fixée, de peur de ne pas voir aboutir un nouveau recours », indique, désabusée, Émilie l’Huillier, une des mères d’enfants scolarisés à l’école Paul-Doumer de Longlaville, qui a soutenu les Balasanyan.
« Leur famille va effectuer huit heures de route entre l’aéroport et leur village. Et ils n’auront pas la possibilité de revenir en France. Je suis inquiète et triste par rapport aux enfants. Ils ont apprécié le soutien apporté », reprend Émilie l’Huillier.
Lundi soir, une dernière réunion avait lieu dans les locaux de la mairie de Longlaville, en présence de membres de la municipalité, des Balasanyan, de parents d’élèves et d’une avocate. Cette dernière avait évoqué la possibilité de lancer un recours devant le tribunal administratif. Gurgen et Zenhya avaient émis plusieurs demandes de naturalisation avec promesse d’embauche à la clé. Elles avaient toutes été refusées.
« Nous respectons la décision de la famille. Elle avait signé un accord un peu contrainte et forcée. Nous l’aurions accompagnée si elle était restée en France. Elle craignait d’avoir des problèmes plus graves si elle restait sur le territoire », note Jean-Marc Duriez, maire de Longlaville, parlant au nom de la municipalité. La famille était intégrée.
Les jumelles de Gurgen et Zenhya, Julia et Jiana, vont donc se retrouver à l’étranger. Les jeunes filles sont nées en France, ont une éducation française puisqu’elles ont suivi toute leur scolarité dans l’Hexagone, de la maternelle au CP. Elles comprennent l’arménien mais ne le parlent pas et ne l’écrivent pas, l’alphabet n’étant pas latin dans ce pays.