STATEMENT BY MRS NATHALIE BROADHURST,
DEPUTY PERMANENT REPRESENTATIVE OF FRANCE TO THE UNITED NATIONS, CHARGÉE D’AFFAIRES A.I.
New York,
Thank you Madam President, and thank you also to the representative of OCHA for her briefing.
I welcome the presence here today of the Foreign Minister of Armenia.
I would like to highlight three points.
Firstly, the restrictions and total blockage of traffic on the corridor linking Armenia and Nagorno-Karabakh for more than eight months are now causing a humanitarian crisis.
The persistent blocking of the Latchine corridor by Azerbaijan continues to isolate the population of Nagorno-Karabakh from the rest of the world, with no legitimate reason to justify such a situation, which runs counter to the principles of international humanitarian law.
This situation, combined with the interruption of gas and electricity supplies, the drying up of water resources, the difficulties encountered by the population in gaining access to seeds, and the shortage of fuel which is hampering agricultural work, is now degenerating into a humanitarian crisis: the risk of famine and widespread shortages, including of medicines, is imminent.
France deplores the blocking of the humanitarian aid convoy dispatched last July by the Armenian authorities in an attempt to remedy this tragic situation. The restrictions and obstacles imposed on the activities of the ICRC and other humanitarian actors, in violation of international law, are not acceptable.
In view of the gravity of the humanitarian situation, France calls for the unconditional and immediate restoration of the free movement of goods, people and merchandise along the Latchine corridor, in both directions, and for a continuous supply of gas and electricity to the population.
Since our last public meeting, the International Court of Justice issued an order on February 22, 2023. This order indicated provisional measures, which are binding, and require Azerbaijan, in accordance with its obligations under the International Convention on the Elimination of All Forms of Racial Discrimination, to "take all measures at its disposal to ensure the unimpeded movement of persons, vehicles and goods along the Latchine corridor in both directions". In its Order of July 6, 2023, noting the precariousness of the situation between the Parties, the Court confirmed "the need for effective implementation of the measure indicated in its Order of February 22, 2023".
As the UN Secretary-General did on August 2, France once again calls on Azerbaijan to abide by its international obligations, and to implement the provisional measures indicated by the International Court of Justice.
In light of the gravity of the situation, France welcomes the ICRC’s action on the ground, and will reinforce its support. France calls for immediate, free and unhindered access for humanitarian organizations and UN agencies to the populations concerned, and for the reopening of the Latchine corridor.
Madam President,
France remains fully committed to promoting a lasting and just peace in the region.
To this end, we call for a resumption of negotiations aimed at resolving all outstanding issues, including the rights and guarantees of the population of Nagorno-Karabakh. This can only be achieved through dialogue, excluding any use or threat of force.
Alongside the European Union, France will continue to contribute to efforts to promote dialogue between Armenia and Azerbaijan. It fully supports and participates in the mediation efforts led by the European Union to promote a process of normalization.
We will support the search for progress on all subjects under negotiation, including the draft peace treaty, border demarcation, humanitarian issues and the opening of communication routes. France stands ready to contribute to these objectives, in liaison with all the parties and stakeholders.
Thank you very much.
https://onu.delegfrance.org/france-once-again-calls-on-azerbaijan-to-abide-by-its-international-obligations
NTERVENTION DE MME NATHALIE BROADHURST,
REPRESENTANTE PERMANENTE ADJOINTE DE LA FRANCE AUPRÈS DES NATIONS UNIES
CHARGÉE D’AFFAIRES A.I.
AU CONSEIL DE SECURITE
New York, le 16 août 2023
Je vous remercie Madame la Présidente, et je tiens également à remercier la représentante du BCAH pour son exposé.
Je salue la présence parmi nous aujourd’hui du ministre des Affaires étrangères de l’Arménie.
Je souhaite insister sur trois points.
Premièrement, les restrictions puis le blocage total, depuis plus de huit mois de la circulation sur le corridor reliant l’Arménie et le Haut-Karabagh, provoquent aujourd’hui une crise humanitaire.
Le blocage persistant du corridor de Latchine par l’Azerbaïdjan continue d’isoler la population du Haut-Karabagh du reste du monde sans qu’aucune raison légitime ne puisse justifier une telle situation, qui va à l’encontre des principes du droit international humanitaire.
Cette situation, combinée aux interruptions de fourniture de gaz et d’électricité, au tarissement des ressources en eau, aux difficultés qui ont été rencontrées par la population pour avoir accès à des semences, à la pénurie de carburant qui entrave les travaux agricoles, dégénère aujourd’hui en crise humanitaire : le risque de famine et de pénuries généralisées, y compris de médicaments, est imminent.
La France déplore le blocage du convoi d’aide humanitaire dépêché en juillet dernier par les autorités arméniennes pour tenter de remédier à cette situation dramatique. Les restrictions et obstacles apportés aux activités du CICR et des acteurs humanitaires, en violation du droit international, ne sont pas acceptables.
Face à la gravité de la situation humanitaire, la France appelle au rétablissement sans conditions et sans délais de la libre circulation des biens, des personnes et des marchandises, le long du corridor de Latchine, dans les deux sens, et d’un approvisionnement continu de la population en gaz et en électricité.
Depuis notre dernière réunion publique, la Cour internationale de justice a rendu une ordonnance, le 22 février 2023. Cette ordonnance a indiqué des mesures conservatoires, qui ont force obligatoire, et qui prescrivent à l’Azerbaïdjan, conformément aux obligations qui lui incombent au titre de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, de « prendre toutes les mesures dont il dispose afin d’assurer la circulation sans entrave des personnes, des véhicules et des marchandises le long du corridor de Latchine dans les deux sens ». Dans son ordonnance du 6 juillet 2023, constatant « la précarité de la situation entre les Parties », la Cour a confirmé « la nécessité d’une mise en œuvre effective de la mesure indiquée dans son ordonnance du 22 février 2023 ».
Tout comme l’a fait le Secrétaire général des Nations Unies le 2 août, la France appelle à nouveau l’Azerbaïdjan à se conformer à ses obligations internationales, et notamment à mettre en œuvre les mesures conservatoires indiquées par la Cour internationale de justice.
Face à la gravité de la situation, la France salue l’action du CICR sur le terrain auquel elle renforcera son appui. La France demande l’accès immédiat, libre, sans entrave des organisations humanitaires et des agences des Nations Unies aux populations concernées et la réouverture du corridor de Latchine.
Madame la Présidente,
La France reste par ailleurs pleinement engagée pour favoriser une paix durable et juste dans la région.
Nous appelons à ce titre à une reprise des négociations, vers le règlement de l’ensemble des questions en suspens, y compris celle des droits et garanties pour la population du Haut-Karabagh. Ce règlement ne peut être atteint que par la voie du dialogue, en excluant tout recours à la force ou toute menace du recours à la force.
Aux côtés de l’Union européenne, la France continuera de contribuer aux efforts pour favoriser le dialogue entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Elle apporte son plein soutien et participe aux efforts de médiation menés par l’Union européenne pour promouvoir un processus de normalisation.
Nous appuierons la recherche de progrès sur l’ensemble des sujets en négociation, notamment le projet de traité de paix, la délimitation de la frontière, les questions humanitaires, et l’ouverture des voies de communication. La France se tient à la disposition des parties pour contribuer à ces objectifs, en lien avec l’ensemble des partenaires et des parties prenantes.
Je vous remercie./.