EN VISITE a ANKARA, M. KOUCHNER TENTE DE ReCHAUFFER LES RELATIONS FRANCO-TURQUES
par Guillaume Perrier
Le Monde, France.
7 octobre 2007 dimanche
Le ministre des affaires etrangères francais Bernard Kouchner, en
visite, vendredi 5 octobre a Ankara, etait venu pour tenter de
renouer les fils du dialogue. Pas question d’aborder les sujets qui
fâchent. " Nos relations ont ete un peu refroidies. Nous esperons
qu’elles vont se rechauffer. Quand deux amis ne sont pas d’accord, il
faut qu’ils discutent sincèrement ", a-t-il explique.
Les reticences de la France a la candidature europeenne de la Turquie
et la question du genocide armenien ont assombri les relations entre
les deux pays depuis deux ans. Le ministre a donc surtout fait passer
un message d’apaisement a son homologue turc, Ali Babacan, – son "
ami Ali " – qui a accueilli ce message comme " un nouvel elan dans
nos rapports ".
Ce voyage, au cours duquel M. Kouchner a rencontre le president de la
Republique Abdullah Gul, et le premier ministre Recep Tayyip Erdogan,
est le premier d’un ministre francais depuis l’election – fraîchement
accueillie a Ankara – de Nicolas Sarkozy. Le conseiller diplomatique
de l’Elysee, Jean-David Levitte, etait venu deminer le terrain. M.
Sarkozy etait ensuite convenu avec M. Erdogan, le 25 septembre a New
York, de normaliser les relations et de " mettre en place une sorte
de groupe de travail, afin d’envisager toutes les possibilites – pour
les negociations d’adhesion – ", selon la description faite alors par
M. Kouchner. " La position francaise est très claire. Nous avons le
temps ", a declare le ministre.
Il est vrai que la question de l’adhesion turque ne se pose pas tout
de suite. Sur les 35 chapitres negocies avec Bruxelles, 30 peuvent
etre ouverts sans que cela implique une adhesion, ce qui prendra "
des annees et des annees ". D’ici la, la saison culturelle turque qui
aura lieu en France, en 2009, " sera un evenement majeur ", a assure
M. Kouchner.
Les deux pays veulent preserver des interets strategiques et
economiques. Paris cherche a convaincre Ankara d’accepter que Gaz de
France intègre le consortium du futur gazoduc Nabucco. Ces derniers
mois, la Turquie s’y est opposee, en represailles a la position
francaise sur le genocide armenien. De son côte, M. Babacan veut "
developper les exportations vers la France ". Vendredi soir, a
l’heure de la rupture du jeûne du ramadan, MM. Kouchner et Babacan
ont aborde le sujet des sanctions contre l’Iran. Autre point de
desaccord.
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