Turquie Agression Antichretienne

TURQUIE AGRESSION ANTICHRETIENNE
par Guillaume Perrier

Le Monde, France
18 decembre 2007 mardi

Un pretre italien blesse a l’arme blanche a Izmir

Un pretre catholique italien a ete poignarde et grièvement blesse,
dimanche 16 decembre, dans la ville d’Izmir sur la côte ouest du
pays. Un acte qui plonge un peu plus les 100 000 chretiens de Turquie
dans l’angoisse. Le Père Adriano Francini, 65 ans, a recu un coup de
couteau a l’abdomen, a la sortie de la messe dominicale a laquelle il
participait. Ce pretre est en charge de l’eglise de la Vierge Marie,
a Ephèse, haut lieu de l’histoire chretienne.

L’agresseur, un jeune homme de 19 ans qui avait parcouru 150 kilomètres
pour venir a Izmir, aurait justifie son acte par le fait que le
pretre lui ait refuse le bapteme. Se faire passer pour un candidat
a la conversion est une methode regulièrement employee ces derniers
mois pour faire accuser les chretiens de proselytisme en Turquie.

Cette agression rappelle le meurtre du Père Andrea Santoro, un autre
pretre catholique italien tue par balle dans son eglise de Trabzon
(nord-est) par un jeune fanatique de 16 ans, condamne depuis a dix-huit
ans de prison.

Les agressions de ce type se sont multipliees, meme si elles sont
minimisees par les autorites. Un pretre francais, Pierre Brunissen,
poignarde a Samsun en 2006, a quitte la Turquie. A Mersin, des moines
avaient egalement ete menaces de mort. Et a Malatya, en avril, trois
missionnaires evangelistes protestants ont ete tortures et egorges.

" ENNEMIS DE L’INTERIEUR "

Les auteurs de ce massacre, des jeunes ultranationalistes âges d’une
vingtaine d’annees, ont affirme avoir agi pour defendre la patrie. "
Ils diront encore que c’est l’acte d’un fou, a reagi dimanche Mgr
Ruggero Franceschini, eveque d’Izmir. Mais on doit admettre que
depuis environ un an et demi, en Turquie, les actes de tels fous ont
notablement augmente. "

Les minorites chretiennes sont regulièrement stigmatisees dans les
cercles nationalistes et laïcs et considerees comme des " ennemis de
l’interieur " complotant contre l’unite de la Republique. A Trabzon,
comme a Malatya ou encore dans l’affaire du meurtre du journaliste
armenien Hrant Dink, des complicites sont apparues en filigrane dans
les rouages de la bureaucratie. Sans etre clairement etablies.

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