FIDH: Assassinat de Bhutto : les espoirs de democratie s’eloignent

De : Karine Appy [mailto:[email protected]]
Envoyé : jeudi 27 décembre 2007 17:43
À : destinataires inconnus:
Objet : FIDH – Pakistan – Communiqué

Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH)

Communiqué

Pakistan
Assassinat de Benazir Bhutto :
les espoirs de démocratie s’éloignent

Paris, le 27 décembre 2007 – La Fédération internationale des
ligues des
droits de l’Homme (FIDH) condamne vivement l’attentat survenu le 27
décembre 2007 à Rawalpindi, dans la banlieue d’Islamabad (Pakistan)
ayant coûté la vie à l’ex-Premier ministre et opposante, Mme
Benazir
Bhutto, alors qu’elle quittait une réunion publique de son parti, et
à
plus de quinze de personnes.

A deux semaines des élections legislatives, la FIDH considère que
cet
acte criminel constitue une escalade spectaculaire dans la
généralisation de la violence politique au Pakistan, éloignant
chaque
jour tout espoir de démocratie dans ce pays.

Il intervient dans un contexte d’atteintes répétées contre la
démocratie
et les droits de l’Homme, dénoncées par la FIDH en écho à son
organisation membre au Pakistan, la Human Rights Commission of Pakistan
(HRCP). Après avoir mis la main sur le judiciaire et plus
particulièrement la Cour Suprême, avoir muselé médias, avocats
et
défenseurs des droits de l’Homme, après s’être organisé une
élection
largement contestée, le Président Pervez Musharraf organisait un
simulacre d’élections législatives où la corruption électorale
semblait,
selon HRCP déjà flagrante (1) <> . Ces violations des droits
fondamentaux constituent et créent les conditions d’une radicalisation
et de la généralisation de la violence politique au Pakistan.

C’est pourquoi la FIDH appelle les autorités pakistanaises à :
* diligenter une enquête indépendante et impartiale chargée de
faire la lumière sur l’assassinat de Mme Benazir Bhutto et traduire
ses
responsables devant la justice, en assurant le respect du droit à un
procès équitable ;
* garantir l’intégrité physique et morale des acteurs politiques
au Pakistan ;
* garantir l’intégrité physique et une liberté d’action effective
aux avocats, journalistes, opposants politiques, défenseurs des droits
de l’Homme et acteurs de la société civile.
Enfin, la FIDH réitère son appel pour l’envoi d’une commission
internationale d’enquête au Pakistan, composée notamment des
rapporteurs
indépendants des Nations unies.

Contact presse : Karine Appy + 33 1 43 55 14 12 / + 33 1 43 55 25 18 / +
33 6 68 42 93 47
_____

(1)Voir les prises de position publiques de HRCP et de la FIDH,

http://www.fidh.org/spip.php?rubrique232