Libération, France
lundi 07 février 2005
Patrick Devedjian «choqué»
Par Didier HASSOUX
Ouverture ou provocation ? Hier, sur France Inter, le ministre
délégué à l’Industrie, Patrick Devedjian, s’est dit «très surpris par
la brutalité des propos du Premier ministre turc [sur la question
arménienne]. Je suis choqué car, d’une certaine manière, il semble
exprimer le regret qu’il y ait encore 400 000 Arméniens survivants en
France». Recevant jeudi Jean-Louis Debré et les quatre présidents de
groupe parlementaire, Tuyyep Erdogan s’était étonné que «400 000
Arméniens puissent faire échouer un référendum» en France, seul pays
où le Parlement a reconnu l’existence d’un «génocide arménien».
Erdogan avait ajouté que la communauté turque comptait, elle, 500 000
membres. Pourtant, selon les parlementaires français, le chef du
gouvernement turc «a évolué» sur le sujet. Jean-Marc Ayrault (PS) a
noté une «ouverture» du côté de l’exécutif turc qui a proposé la
constitution d’une «commission internationale d’historiens sous
l’égide des Nations unies» afin de faire la lumière sur les
«massacres» de 1915. Une proposition qui semble recevoir la
bénédiction du patriarche arménien Mesrob II. Recevant vendredi les
parlementaires français, il a estimé que la question du génocide
arménien devait «être réglée par les historiens» et n’était «pas une
affaire politique».
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