LE GENOCIDE NON RECONNU
REVOLTE DES ARMENIENS : NON A UN ACCORD AVEC LA TURQUIE
Martha Allevato
Il Giornale
3 octobre 2009
La question divise l’opinion publique dans le pays. Mais a l’etranger,
les Armeniens de Diaspora semblent parfaitement unis sur un seul
front : " VOTCH", "NON" au rapprochement que le gouvernement de
Erevan souhaite initier avec la Turquie, "Non" jusqu’a ce qu’Ankara
reconnaisse le Genocide des Armeniens de 1915. Pour se faire mieux
entendre, les Armeniens de France ont lance depuis une semaine une
petition intitulee "Votch" sur le site où l’on
trouve des centaines de signatures de professeurs, d’entrepreneurs,
d’intellectuels, de medecins et de journalistes.
Les Armeniens de Diaspora sont estimés de 8 a 9 millions dispersés
dans le monde. C’est d’eux que dépend l’economie de la petite
republique ex-sovietique. Actuellement, pour la premiere fois, ils
sont tous unis contre le president Serge Sarkissian.
Le president de Erevan en tournée pour convaincre la Diaspora
d’accepter le dégel avec Ankara La nouvelle datant de la fin aoÃ"t
et selon laquelle les deux Etats signeraient un protocole d’ici la
mi-octobre pour rétablir des relations diplomatiques et rouvrir la
frontière apres enviro n un siècle de glacis a provoque la rage de
la Diaspora, surtout parmi les témoins directs ou les descendants
des victimes des massacres de 1915. Ils n’acceptent absolument pas
de renoncer a leur droit a la memoire au nom de la RealPolitik.
En se promenant parmi les membres de la Diaspora, le mécontentement
était très visible hier lors de la manifestation qui s’est déroulée
a Paris, premiere étape de la tournée du chef de l’Etat armenien
qui se rendra aussi a Los Angeles, a Beyrouth et a Rostov sur Don en
Russie pour sonder la position de l’influente Diaspora sur les projets
de détente avec l’éternel ennemi turc. De violents heurts entre les
manifestants et les policiers francais en tenue anti-émeute ont en
effet accueilli le president Sarkissian.
Violente contestation hier a Paris de la Diaspora contre le chef de
l’Etat armenien Depuis toujours, la Diaspora a une position plus
dure que celle de Erevan en ce qui concerne les relations avec la
Turquie. Le nÅ"ud qui doit être rompu a un nom "Medz Yeghern",
le Genocide des Armeniens. Début 1915, les Russes avancaient
en Anatolie tandis ce que le débarquement des Alliés menacait
Constantinople. C’est durant ces jours que fut décidée l’élimination
du peuple armenien par l9 9Organisation Speciale liée au Ministere de
l’Interieur. La Catastrophe s’est déchaînée le 24 Avril, a Istanbul,
avec l’arrestation et l’exécution de nombreux intellectuels et hommes
politiques armeniens. En quelques mois, furent massacrés 1,5 millions
de personnes. Récemment, ces évènements ont été reconnus comme
le premier genocide du 20ème siècle, mais pour la Turquie, c’est
seulement une mystification historique. Ankara refuse le terme de
"genocide" tour en admettant entre 300 000 et 500 000 victimes.
Hier, une centaine de delegues des 27 pays de l’Union europeenne
étaient venue a la rencontre du chef de l’Etat armenien. L’Italie
était representee par Alecco Bekizian, representant de la Federation
Euro-Armenienne pour la Justice et la Democratie, et Robert Attarian,
porte-parole de la Communaute armenienne de Rome. "Le president
est en train de subir une forte pression des Etats-Unis qui lui
impose la détente avec Ankara mais ‘sans préalable ce qui est pour
nous inacceptable "explique M. Bezikian" sans le préalable de la
reconnaissance du Genocide des Armeniens". Et il ajoute" ce sont
des centaines de millions de dollars que la Diaspora verse en aide
a l’Armenie depuis des années et ceci sera probablement fortement
remis en question a l’avenir".