Mindscape en passe de reprendre le lapin communicant Nabaztag

Les Echos, France
Mardi 20 Octobre 2009

Mindscape en passe de reprendre le lapin communicant Nabaztag

par EMMANUEL PAQUETTE

Voilà un lapin qui va sauver sa peau. Le Nabaztag, ce mammifère
électronique relié à Internet et commercialisé par la société Violet,
doit trouver un repreneur aujourd’hui. Suite au redressement
judiciaire de l’entreprise prononcé en juin dernier, le tribunal de
commerce de Paris va devoir faire son choix parmi trois prétendants :
un projet de reprise par trois salariés de Violet, le groupe TXCOM
premier fabricant européen spécialisé dans les terminaux
radio-fréquence et l’éditeur de jeux vidéo Mindscape. Un quatrième
candidat, GoProd, dont Iliad, la maison mère de Free, est actionnaire,
a retiré sa candidature. Selon nos informations, Mindscape est le
mieux placé pour reprendre l’entreprise car son offre prévoit de
conserver le plus grand nombre de salariés et de racheter pour
plusieurs centaines de milliers d’euros d’actifs de l’entreprise. Et
la trésorerie nette de Mindscape s’élevait à 8,59 millions d’euros Ã
la fin juin. De quoi rassurer le tribunal de commerce pour la reprise
de Violet.

Connecté et serviable

La société, fondée par Rafi Haladjian, a commercialisé en 2005 le
premier lapin Nabaztag (lapin en arménien) et en a vendu près de
150.000 exemplaires dans le monde. Ce lapin multifonction, connecté en
permanence à l’Internet, offre des services pratiques comme
réveille-matin, la météo, la diffusion de radios personnalisées, une
messagerie, ou encore la lecture audio de livres équipés de puces RFID
Plus récemment, Violet a commercialisé le Mirror, un lecteur de puce
RFID qui se connecte sur l’ordinateur. Il est fourni avec deux petits
lapins (baptisés « Nanoztags ») et trois timbres (les « Ztamps »).
Chacun de ces objets contient une puce communicante sans contact,
lisible par le Mirror. Mais ce dernier produit ne s’est vendu qu’Ã
quelques dizaines de milliers d’exemplaires, et la société a
enregistré de mauvaises ventes à l’étranger et dans les réseaux de
grande distribution qui ont pesé sur ses comptes. Violet a réalisé un
chiffre d’affaires de 2,2 millions d’euros à fin 2008, contre 3,2
millions d’euros un an plus tôt. Ces objets communicants pourraient
venir en complément des jeux vidéo édités par Mindscape.

Contacté, l’éditeur français n’a pas souhaité faire de commentaires
avant la décision du tribunal de commerce attendue ce jour. Si le
groupe Mindscape dégage une assise financière plus solide que ses
rivaux, la société doit tout de même faire face à une baisse du marché
du jeu vidéo, notamment sur la console portable Nintendo DS. Sur le
premier semestre, le chiffre d’affaires de la société a baissé de 19 %
à 14,8 millions d’euros pour une perte nette de 6,1 millions d’euros.