Un Enfant Succombe D’Une Surdose De Medicaments a Marseille

UN ENFANT SUCCOMBE D’UNE SURDOSE DE MEDICAMENTS A MARSEILLE

L’Express, France
25 Mars 2010

MARSEILLE – Un petit Arménien de 6 ans atteint d’une forme grave
de cancer est décédé début février a l’hôpital de la Timone a
Marseille, victime d’une "erreur" liée a un surdosage du produit
de chimiothérapie, ont indiqué jeudi les responsables du centre
hospitalier.

"Malheureusement il y a eu une erreur de dosage du médicament au
cours du traitement", a déclaré Pierre Pinzelli, directeur du
centre hospitalier, lors d’une conférence de presse, confirmant une
information du quotidien La Provence.

Le médicament a été administré "a une dose très nettement
supérieure a ce que l’enfant aurait dÃ" recevoir", son état
s’est alors "dégradé de facon alarmante" et il a été admis en
réanimation. "Nous savons que la surdose a accéléré son décès,
somme toute malheureusement assez prévisible", a-t-il ajouté.

Le garconnet était arrivé en France fin décembre dans un "état
généra l très dégradé" après un "long périple", accompagné
de son père qui avait quitté l’Arménie pour tenter de trouver un
moyen de le soigner.

A Marseille, ils ont été accueillis par la communauté arménienne
qui les a immédiatement orientés vers le service des urgences de
la Timone-Enfants, a raconté M. Pinzelli.

Le petit garcon est alors transféré en oncologie pédiatrique,
pour y suivre un protocole de traitement "particulièrement lourd".

Le père, autorisé a séjourner dans sa chambre, est régulièrement
tenu informé de l’évolution de son état de santé par le biais
d’interprètes, selon la même source. Après la mort de son fils le
3 février, il rentre dans son pays avec le corps grâce a une aide
de 10.000 euros, débloquée par la société d’assurance mutuelle
hospitalière.

"Il a bien compris que nous avions fait une erreur, mais il n’a
jamais manifesté le désir d’intenter une action en justice contre
l’établissement", a affirmé le directeur de l’hôpital.

C’est un "cas extrêmement rare, un drame épouvantable, tout le monde
est très choqué par ce qui est arrivé", a-t-il dit, précisant qu’un
accompagnement psychologique avait été mis en place a destination
du personnel.

Le professeur Gérard Michel, président du comité consultatif
médical de la Timone-Enfants, a aussi regretté cette "erreur humaine
survenue malgré les compétences et le dévouement du personnel
médical" de cet établissement de référence dans la région.

Selon les responsables du service d’oncologie pédiatrique, "sur les
150 enfants pris en charge chaque année, aucune erreur (de ce type)
ne s’est jamais produite".

"Des actions correctrices ont été immédiatement mises en oeuvre pour
éviter qu’un tel drame ne se reproduise", a souligné M. Pinzelli,
qui n’a pas souhaité s’étendre sur les raisons possibles de l’erreur
tant que le dossier n’est pas clos.

L’Agence régionale de l’hospitalisation (ARH) "a été informée
du problème avant le décès", a indiqué a l’AFP son responsable
Jean-Claude Husson, qui a "immédiatement diligenté une enquête
administrative".

"Es t-ce une erreur personnelle, de lecture, d’écriture ou une faute
liée a l’organisation?": autant de pistes auxquelles le rapport,
attendu dans les prochains jours, devrait répondre. "A l’issue des
conclusions de l’enquête, nous verrons si nous saisirons le parquet",
a précisé M. Husson.

Selon une source judiciaire, une erreur médicale, même s’il n’y a
pas volonté de nuire, peut être qualifiée d’homicide involontaire
si elle relève d’une faute.

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