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«Lycos ne délocalise pas sauvagement»

Libération, France
lundi 13 juin 2005

Matthieu Guinard, directeur général de Lycos France, s’explique sur
la révélation du comité d’entreprise de suppressions de postes et de
propositions de reclassement en Arménie.

Par Frédérique ROUSSEL

On a appris le 23 mai que Lycos France préparait un plan de 75
suppressions d’emploi… (lire article)
Depuis 2004, nous avons amorcé une politique d’optimisation des
coûts. Nous avons réussi à réduire nos pertes de 56 à 35 millions
d’euros en 2004. Aujourd’hui notre entité Europe n’est pas rentable.

Nous avons vécu une période de croissance externe en 2000-01 en
rachetant Spray, Multimania, Caramail, qui a diversifié nos revenus.

Ces acquisitions nous ont permis de nous positionner en tant que
leader sur le mail, le chat et l’hébergement: nous sommes premier
dans l’hébergement et le chat en France, cinquième en Europe… Mais
la situation économique et financière de l’entreprise demande
aujourd’hui des restructurations. Notre objectif est d’être rentable
au premier trimestre 2006 et profitable ~V d’arriver au point mort~V au
dernier trimestre de la même année.

En quoi consiste le volet humain des restructurations?

Deux cent suppressions de postes sont prévues au total en Europe. Le
plan de sauvegarde pour l’emploi en France a été annoncé début 2005.

Dans le cadre de ce plan, nous sommes obligés d’offrir des mesures de
reclassement. Elles sont essentiellement situées en Arménie, à
Erevan, dans une filiale acquise en 2002, et en Allemagne, au siège,
à Guterslow.

Vous projetez donc de délocaliser.

On a plus ou moins été associé aux entreprises alsacienne et bretonne
qui délocalisent en Roumanie et à l’Ile Maurice. On fait des
transferts, mais ce n’est pas une délocalisation sauvage et du
dumping social. Il est faux que nous offrons des salaires entre 300
et 500 euros. Si les employés acceptent nos propositions de
reclassement, leur salaire en Arménie ou en Allemagne sera calqué sur
le salaire français. Il sera accompagné d’aides financières
complémentaires, pour le logement et la scolarisation des enfants.

Notre volonté est de reclasser un maximum de personnel. Si le salarié
ne le souhaite pas, il sera procédé à un licenciement avec des
mesures de formation, d’aide à la création d’entreprise et
d’outplacing.

Quels sont les postes concernés?

On est en pleine négociation avec le comité d’entreprise. Ce sont les
fonctions d’hébergement et de mail qui sont principalement
concernées. La plate-forme contenu et services (régie commerciale,
marketing, design, éditorial et webdéveloppement) n’est quasiment pas
touchée. Sur les 109 postes que compte la France, 62 postes qui
étaient pourvus sont supprimés, le reste concerne la suppression de
postes vacants ou gelés. La situation devrait être clarifiée d’ici la
fin juillet.

Quel sont les projets d’avenir?

Nous avons des acteurs autour de nous qui se positionnent de façon
très agressive. Le moteur de recherche Google par exemple va de plus
en plus vers du contenu. On souhaite mettre les moyens pour garder
notre cinquième place sur le marché européen. Nous préparons pour
septembre un produit de blog révolutionnaire par rapport à ce qui
existe sur le marché. C’est une application en plein dans l’esprit
Lycos. Nous avons toujours montré une capacité d’innovation sur
l’Internet, peut-être un peu moindre ces deux dernières années.

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