Celebration du Traite de Lausanne Le texte fondateur de la Turquie

Schweizerische Depeschenagentur AG (SDA)
SDA – Service de base français
24 juillet 2005

Célébration du Traité de Lausanne Le texte fondateur de la Turquie
moderne Encadré

Lausanne (ats) Le Traité de Lausanne, signé le 24 juillet 1923, a
fixé les frontières de la Turquie moderne. Il a en revanche enterré
pour longtemps le rêve des Kurdes, des Arméniens et des Assyriens
d’avoir leur propre Etat autonome.

En 1920, le Traité de Sèvres avait pourtant offert aux nationalistes
kurdes cette perspective. Imposé par les puissances victorieuses lors
de la Première Guerre mondiale, il préconisait la création d’un
Kurdistan, comme entité nationale reconnue, sur les ruines de
l’empire ottoman défait.

Mais en moins de trois ans, la Turquie, sous la conduite de Mustafa
Kemal, mieux connu sous le nom d’Atatürk, bat les forces grecques
dans la plaine anatolienne et réprime les soulèvements kurdes,
arméniens et assyriens. Elle obtient que le Traité de Sèvres, qu’elle
qualifie alors de “diktat”, soit renégocié.

Après s’être mis d’accord sur le lieu des pourparlers, le Beau-Rivage
Palace d’Ouchy à Lausanne, les représentants turcs et des grandes
puissances se rencontrent entre novembre 1922 et juillet 1923. Au fil
des négociations, la Turquie réussit à faire reconnaître
internationalement sa souveraineté et ses frontières.

Le nouveau Traité est signé le 24 juillet au Palais de Rumine, à
Lausanne. Trois mois plus tard, Atatürk proclame la République,
transformant un Etat islamique encore médiéval en un Etat laïc
moderne.

Territoire kurde partagé

Pour les Kurdes, cette période marque le début d’un processus
d’assimilation forcée. Car le Traité de Lausanne signifie aussi la
fin des espoirs d’autonomie pour les minorités de la région. Les
Kurdes voient leur territoire partagé principalement entre trois
Etats: la Turquie, l’Irak et l’Iran.

Lors des négociations de Lausanne, leur sort n’était en effet plus
d’actualité pour les grandes puissances, notamment pour les
Britanniques, soucieux de préserver les territoires riches en pétrole
situés à l’est de l’Anatolie. La Turquie y renonçait et cette région
passait sous le mandat britannique du Nord de l’Irak.